La longue dissidence de la poésie chinoise

La poésie chinoise n’échappe jamais (ou presque) à l’intertextualité politique. L’individu et la foule y sont convoqués afin d’être rehaussés face aux pouvoirs qui les annihilent. Le combat n’est pas simple. Il est difficile à une super structure (l’art) de vivre en apnée face à l’infrastructure politico-économique. Il fallut et il  faut aux poètes chinois  bien du courage pour imposer leur tyrannie du lyrisme face à l’emprise économique et politique. C’est sans doute pourquoi certains « maîtres » (Mao en tête) se piquèrent de taquiner la muse. Mais les poètes radicaux devant tant d’impostures et pour imposer leur voix ont préféré l'anonymat afin de se soustraire à l’intertextualité idéologique des puissants. La provocation en fait partie, elle est même inhérente à bien des poètes dissidents des dynasties des Tang et des Yuan comme à ceux de la Chine d’aujourd‘hui.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Collectif, « Anthologie de la poésie chinoise », sous la direction de Rémi Mathieu, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 2015


 

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