Deux lectures d'Alain-Fournier autour de sa biographie par Ariane Charton

Discussion autour d'Alain-Fournier entre Ariane Charton, sa biographe, et Sarah Vajda. Où  lecteur du Salon littéraire aura l'occasion de mesurer deux positions critiques, deux méthodes d'analyse et de lecture des textes. Deux manières diamétralement opposées et chacune à sa manière légitime  d'appréhender la lecture et l'analyse des textes. Deux visions du monde,  l'une analytique et l'autre dynamique, l'une historiciste et l'autre réflexive.


Pourquoi n'avoir pas traité l'affaire Benda avec la même rigueur que le roman familial d'Henri Fournier. Quelle affaire Benda ? Ne pas avoir évoqué en détail l’enfance de Pauline Benda ? J’écrivais sur Fournier non sur l’une de ses maîtresses. Il me semble avoir dit l’essentiel pour comprendre l’état d’esprit de Pauline et son attitude avec Alain-Fournier. Quant à Julien Benda, son cousin, ce n’est pas le sujet et Fournier a eu très peu de liens avec lui.


Pourquoi, vous qui savez tout du dossier, n'ayant pas omis un détail ne nous expliquez-vous pas la raison du changement de prénom de l'auteur ? 

Je l’indique p. 113.


N'avez vous vraiment pas un instant douté de la santé du trio Isabelle, Jacques, Henri ? Il me rappelle un peu le trio Bardèche, Brasillach, Suzanne Bardèche hé hé !! Ne voyez-vous pas là l'indice d'un nœud névrotique dont l'écriture du Pays sans nom le délivrera ?

Il y a eu beaucoup de livres au sujet de ce trio avec des analyses psychanalytiques qui me semblent un peu tirées par les cheveux. Je pense que la névrose de Fournier est personnelle, qu’elle est indépendante de sa sœur et de son ami. Finalement, il reste un peu étranger aux autres. De là qu’il se retrouvait dans la phrase de Benjamin Constant « je ne suis peut-être pas tout à fait un être réel» même s’ils ne l’entendent pas de la même façon. Avec Le Grand Meaulnes, il se délivre d’une enfance trop belle et d’un rêve d’idéal amoureux dont il a pris conscience que son assouvissement réel serait la pire des choses. Sa sœur et son beau-frère sont des témoins non des acteurs.


Quels biographèmes selon le vœu de Barthes isoleriez-vous chez Alain-Fournier ?

La rencontre avec Yvonne de Quiévrecourt bien sûr même s’il faut se garder de réduire la vie et la pensée de Fournier à Yvonne comme beaucoup trop de biographes le font. Mais aussi son service militaire, notamment les six mois à Mirande qui me semblent très importants et qui le confrontent à la solitude amicale, familiale, géographique. Il y a aussi sa liaison avec Jeanne : si Yvonne de Quiévrecourt lui donne l’élan pour se construire comme écrivain, sa liaison avec Jeanne lui procure l’élan pour écrire enfin Le Grand Meaulnes comme s’il avait eu besoin d’une femme à opposer à Yvonne.


Croyez vous vraiment que les lettres à Narcisse, que s'envoient toujours des adolescents, reflètent la disposition de leurs âmes ?

Je ne souscris pas du tout à cette appellation lettres à Narcisse concernant l’échange Rivière/Fournier. Ce sont des lettres dans lesquelles ils se regardent, se construisent mutuellement certes et c’est normal, surtout quand on a 18-25 ans. Mais justement ces lettres sont bien plus riches. Elles livrent des réflexions plus générales sur la vie, la littérature de la fin du XIXe siècle, la création littéraire, la construction d’un univers, d’un style à partir de soi et de ce qui nous entoure. Ces lettres ne sont pas seulement des reflets de leurs âmes à des instants T mais de véritables discussions et interrogations sur les écrivains, l’art, l’existence mais aussi des brouillons d’œuvre dans le cas de Fournier. C’est pourquoi ces 1200 pages de lettres sont un chef-d’œuvre.


Pourquoi surtout leur accorder plus de crédit que vous n'en accordez au texte ?

Le Grand Meaulnes est écrit à la fin de la vie de Fournier entre 1910 et 1913 puisqu’il y travaille jusque sur le jeu d’épreuves. Pour moi, ses lettres à Rivière font partie aussi de son œuvre et elles sont d’égale valeur au roman. Elles permettent en outre de suivre le cheminement intellectuel, sentimental, moral de Fournier aboutissant au Grand Meaulnes. On suit aussi le cheminement de Rivière mais vous me direz que ce n’est pas le sujet.


Après tout Meaulnes n'est pas moins brutal que Julien Sorel. A l'harmonie du bourg paisible, opposer un gitan, abandonner l'aimée au lendemain de la noce réelle... Le Grand-Meaulnes est un livre complexe et toute la mythologie mariale du matin de l'Assomption n'y changera rien. Saviez vous qu'Alain-Fournier a emporté le Rouge et le Noir dans son barda ? Qu'en pensez-vous ?

Oui, il avait le roman de Stendhal mais c’est Simone qui lui glisse ce livre dans son barda comme elle le raconte dans l’entretien vidéo consultable en ligne et dont j’ai indiqué la référence en note. Fournier n’aurait certainement pas spontanément emporté Le Rouge et le Noir. Les romanciers du 19e siècle l’intéressent fort peu. Il est possible que Simone lui ai donné ce livre en lien avec une conversation qu’ils avaient eu ou parce qu’elle aimait ce livre qui met en scène des femmes amoureuses.


Saviez vous que les romans familiaux de Pauline et d'Henri étaient en tous points symétriques ? Que Pauline n'est pas devenue actrice par passion-- au contraire-- qu'elle n'aimait pas ce métier, que, grande diseuse de vers, elle a fait découvrir l'immensité de Verlaine à Péguy ? Comment pouvez-vous la qualifier de frivole ? Saviez vous qu'elle voulait de toute ses forces devenir au moins psychologue, à défaut de devenir neurologue et que les filles jadis étaient soumises aux volontés des mères. Pourquoi n'avoir pas fait le lien entre ces deux caractères de rebelles sages et pris la mesure des souffrances que leurs sagesses respectives leur avaient causées à tous deux ? Pourquoi n'avez-vous pas porté au dossier A. (Avortement) ce fait ?

Je n’ai à aucune page qualifié Simone de frivole. J’ai cité le jugement sévère d’Isabelle Rivière à l’égard de Simone mais en expliquant qu’il est subjectif. Je pense que Simone aimait jouer quand même mais qu’elle n’aimait pas l’image que son métier pouvait donner d’elle. Mais c’est une attitude que l’on remarque chez d’autres comédiennes, par exemple Marie Dorval. Si elle n’aimait pas jouer, elle n’aurait pas demandé à Fournier d’écrire une pièce pour elle. Certes, elle n’a peut-être pas accédé aux études qu’elle aurait voulu faire. Mais elle le dit, elle a été libre d’étudier, de lire. Elle fréquentait jeune fille la librairie d’Emile-Paul frères sans avoir de compte à rendre. Sa mère ne s’occupait pas d’elle, ayant déclaré qu’elle avait « raté sa fille ». Je le répète, je ne pouvais (ni ne voulais) me lancer dans une biographie de Pauline Benda dans mon livre et je lui ai déjà fait une place bien plus importante que dans les autres biographies alors que l’écrivain ne l’a connue que durant les deux dernières années de sa vie. Le Grand Meaulnes, par exemple, ne doit rien ou très peu à Pauline. La personnalité de Pauline est très complexe, comme je l’ai indiqué. J’ai essayé de parler d’elle par rapport à sa relation avec Fournier, c’est-à-dire ce qui peut intéresser le lecteur d’une biographie d’Alain-Fournier. Leurs romans familiaux sont au contraire extrêmement différents, établir des parallèles serait artificiel et forcé. Les souffrances de Fournier et de Pauline ne sont pas de même nature et je ne les qualifierais ni l’un ni l’autre de sages. Fournier souffre d’être frustré de cet idéal dont il rêve, Pauline souffre ne pas être aimée comme elle voudrait l’être. L’avortement est décidé par Pauline contre Fournier qui certainement aurait voulu qu’elle garde l’enfant même si légalement cet enfant aurait été celui de Claude Perier, l’époux de Pauline. Pauline ne voulait pas être mère, à cause de sa propre mère qui l’avait repoussée. Au fond, on ne sait pas exactement ce que Fournier a pensé de cet avortement. C’est Isabelle qui dit qu’il en a été traumatisé, ce qui est possible mais ce qu’il note dans son agenda montre qu’il a aussi compris la souffrance de sa maîtresse.


Croyez vous que tous les détails d'une vie importent, surtout dans le cas d'un sujet mort à vingt-sept ans ?

Il est impossible d’être exhaustif donc, les détails résultent d’un choix. Quand on est mort à 27 ans, on peut se permettre peut-être de garder un peu plus de détails. Il y a aussi des détails qui ne sont pas tant importants pour le sujet mais pour créer un cadre, essayer de faire sentir la vie, le quotidien de l’écrivain. C’est peut-être ce qui est le plus délicat mais qui est nécessaire pour donner de la vie à la biographie, ne pas être dans un récit purement intellectuel et abstrait. Un écrivain écrit aussi par rapport à la vie qui passe en lui. La tâche du biographe est aussi de faire sentir cette vie. Autrement, on ennuie le lecteur qui ne peut alors entretenir un rapport de sympathie avec celui dont il découvre, suit l’existence. Une biographie est un tout et si on enlève une partie, même de détails, c’est l’ensemble qui est déséquilibré.


Quelle part le fait que Pauline Benda, Madame Simone à la scène, fut née de père juif (convertie) et divorcée a-t-elle pu jouer dans l'incroyable mépris d'Isabelle et de Jacques Rivière à son égard ? Nous avons un amour impossible avec une figuration mariale et l'amour pour une dame "couguar" divorcée (sur le point de l'être deux fois) et née d'un père étranger...

Isabelle et Jacques Rivière ne méprisent pas Pauline, ils la redoutent parce qu’elle est différente d’eux. C’est d’ailleurs surtout Isabelle qui ne l’aime pas. Chez Jacques Rivière c’est beaucoup moins clair : lui-même au même moment s’éprend d’une femme mariée qui appartient à la bourgeoisie aisée, Yvonne Gallimard. Il dit d’ailleurs à Fournier qu’il est mal placé pour le juger. Ce qui déplaît à Isabelle, c’est que Pauline vient concurrencer Yvonne, le pur amour qui fait aussi partie de la mythologie de leur enfance. Isabelle est moins sévère avec Jeanne Bruneau, sur laquelle il est regrettable que vous ne vous soyez pas arrêté, parce qu’elle est Valentine dans le roman de son frère.


Ne trouvez vous pas amusant que les deux prétendus parangons du renouveau catholique soient morts à la guerre en murmurant le nom d'un amour juif ?

Fournier n’est absolument pas un parangon du renouveau catholique. Dans le contexte de la guerre, il essaye de croire (mais c’est un contexte extrême où l’on s’accroche facilement à des idées ou des croyances, quand le calme revient, on retombe souvent de haut). Mais au fond, il en est encore à se demander si un jour il sera chrétien. Son exaltation à la cathédrale de Bayonne avec Pauline, leur promesse de se marier est une exaltation d’amoureux non de croyant. Isabelle voulait (s’est peut-être imaginée) que son mari et son frère partageaient sa croyance pure. Elle avait la grâce, pas eux.


Comment écrire des biographies du type de la vôtre ( une commande, je vous l'accorde mais enfin la commande se détourne ) du type "l'auteur sortit à cinq heures" après Starobinski, Barthes, même après Mauron, Vandromme et Paul Morand ? Comment à l'âge de la psychologie des profondeurs et de la psychanalyse conserver cette foi du charbonnier quand l'oeuvre la dément en grande part ?

Ma biographie n’est pas une commande. J’écris une biographie en reprenant les textes d’origine (lettres, journaux, témoignages de contemporains) afin de suivre le mouvement de la vie intérieure et revenir aux sources au lieu d’utiliser des documents de seconde main sujets à caution. C’est peut-être une approche vieillotte comme vous le sous-entendez mais c’est la mienne et elle a au moins l’avantage de permettre aux lecteurs de découvrir les documents sources. Je prends bien soin de référencer la moindre de mes citations, ce qui n’est pas forcément le cas de toutes les biographies moins scrupuleux. A chacun éventuellement de se livrer ensuite à des interprétations à partir des textes. En outre, il ne faut pas confondre une biographie avec une analyse d’une œuvre, un essai et je me méfie des interprétations psychanalytiques outrancières qui sont souvent le reflet des obsessions de celui qui les écrit. Ce que je désire une fois ma biographie lue, c’est que les lecteurs aient envie de lire ou relire les œuvres : romans mais aussi d’autres œuvres telles que les correspondances, journaux intimes.


Pourquoi n'avoir pas remis Alain-Fournier dans son époque histoire de mesurer le génie du Grand Meaulnes et toute la chape de son milieu ?

Il me semble l’avoir replacé dans son époque, au contraire. J’explique notamment la signification du roman par rapport à l’état de la France, de l’Europe à la veille de la guerre 14. La fin de la question me semble curieusement tournée, je ne vois pas ce qu’elle signifie.


Saviez vous que Louis Aragon est aussi né un 3 octobre, et sans croire à l'astrologie, il y avait tout de même un certain nombre de remarques à faire sur la difficulté de saisir leurs caractères, comme Barrès l'avait avait jeté à la face d'Aragon "Vous êtes un Lauzun !"

Comme vous, je ne crois pas à l’astrologie et quand je vois ce genre de considération dans un livre, j’ai un peu tendance à prendre l’auteur pour un charlatan ou un illuminé. Ils ne sont même pas nés la même année (donc leur thème astral est différent) et il n’est pas certain qu’Aragon ait bien vu le jour un 3 octobre, étant donné le contexte scabreux de sa venue au monde. La difficulté à saisir un caractère n’est pas spécifique aux gens nés un 3 octobre sous le signe de la Balance.


Et je finirai là, Rivière deviendra un homme de pouvoir, Henri, lui était un génie véritable, ne croyiez-vous pas qu'une bonne part de leur accord reposait sur la bonté d'Henri Fournier qui ne voulait pas blesser son ami et la lui jouait un peu béni oui-oui ? Disons qu'il lui servait son reflet pour ne pas le blesser.

Pas du tout. Il est parfaitement faux et injuste de dire que Rivière est un homme de pouvoir. C’est un homme qui sent les écrivains et qui les aide à écrire, à se révéler. Fournier reconnaît ce qu’il doit à Rivière, comme il l’écrit à sa mère en 1908 : « le seul qui m’ait aidé à approcher de ce monde inconnu et particulier que je désire, est Jacques Rivière avec ses théories limpides, ses grands travaux dits "abstraits" ». Fournier ne l’aurait pas dit si cela n’avait pas été exact. Il suffit de lire au moins les extraits de leurs correspondances que je cite dans mon livre pour s’en convaincre. Il suffit aussi de lire ce que Rivière écrit à Fournier pour saisir l’intelligence de cet homme. Croyez-vous que Fournier aurait passé des heures à écrire à Rivière par bonté ? Oh, que non. Fournier voyait en Rivière un frère qui pensait souvent différemment de lui. L’un et l’autre avaient besoin de leurs oppositions, ils s’affrontent parfois violemment, rien à voir avec du béni oui-oui. Il suffit enfin de lire les correspondances de Rivière avec d’autres écrivains, notamment Proust, pour se convaincre qu’il s’agissait d’un grand esprit, non pas un créateur mais un critique. Or, les écrivains ont besoin de critiques, de lecteurs comme Rivière et il serait bien temps de reconnaître leur place dans la littérature au lieu de systématiquement soupçonner ceux qui n’écrivent pas de romans de créateurs frustrés et jaloux.


Sarah Vajda & Ariane Charton


Sarah Vajda est  diplômée de l'Ecole pratiques des Hautes études, docteur et écrivain. 

Ariane Charton est spécialiste de la littérature du XIXe siècle et d'Alain-Fournier

  • Ariane Charton, Alain-Fournier, Gallimard, "Folio biographie", février 2014, 416 pages, 8 hors textes, 15 illustrations, 8,90 eur
  • Alain-Fournier, Lettres à Jeanne, édition d'Ariane Charton, Mercvre de France, février 2014, 112 pages, 5,50 eur

4 commentaires

je trouve qu'il y a beaucoup de morgue universitaire et de clichés  dans les questions ; on découvre que la nuance et l'intelligence,la passion et l étude raisonnable et passionnée  sont vraiment du côté d'Ariane Charton.j'ai lu le travail méthodique d'Ariane Charton, c'est une vraie redécouverte  de Fournier, surtout avec l'admirable exploitation et les citations de la correspondance de Rivièret- Fournier,  c'est d'ailleurs  magnfique comme document,comme affrontement de deux sensibilités fascinantes et surtout comme hauteur littéraire.quelle merveille.

Cette interview ressemble à un procès. Celle qui pose les questions agit comme un procureur, connaissant d'avance les réponses qu'elle attend d'une interviewée qui se défend. 

C'est lamentable de foutre une ambiance pourrie comme ça, dès la première question quand chaque journaliste même amateur sait qu'un critique doit d'abord écouter avant d'attaquer... 
L'agression verbale est une maladresse, alors que pour tuer vraiment, il suffit seulement de montrer un désaccord et de terminer par une phrase assassine. 
Votre intervieweuse est une peau de vache ! Et j'ai envie de lire la biographie de Fournier. 

J'avoue que je suis un peu choquée moi aussi par le ton agressif des questions. L'ouvrage d'Ariane Charton, que j'ai lu, est sérieux et bien documenté et ne méritait pas cette approche presque vindicative.
Quant à la prédilection évidente de l'intervieweuse pour Pauline Benda, il est permis de ne pas la partager et de préférer à ce personnage narcissique la mystérieuse Yvonne ou la discrète et humble modiste de Bourges.

Je suis un inconditionnel d'Alain-Fournier. On aime ou on n'aime pas Alain-fournier. La grande différence entre l'auteur de ce livre et Sarah Vajda, c'est l'affection pour le Grand Meaulnes et son auteur. La première, dont je n'ai pas lu le livre, aime son auteur. C'est l'oeuvre d'une personne aimante. Son interlocutrice n'aime pas ou peut-être s'aime-t-elle elle-même. Elle aime la théorie et sa science. Ce peut être concevable. Mais, vous avez raison, le ton n'est pas adapté. Ne respectant pas l'auteur du Grand Meaulnes ni la personne, qui me semble très digne et volontiers un peu fragile face aux attaques inconsidérées - je ne dis pas que sa défense n'est pas solide, je parle bien de Ariane Charton, il me semble que cette critique me semble sans intérêt.

Je viens d'acheter Le Grand Meaulnes dans l'édition parue récemment chez Fayard. Je l'ai terminé voici deux jours. Ce fut un ravissement, à nouveau un ravissement. Voici quelques semaines, je suis allé sur les lieux où Alain-Fournier est mort le 22 septembre 2014. Ce fut une rencontre au plein sens du terme. Comme le dit Madame Charton à propos d'Isabelle, ce fut une rencontre placée sous le signe de la Grâce. La Grâce est indicible, elle est intemporelle, comme Le Grand Meaulnes. Le reste, billevesées.