À 101 ans ce quatre novembre prochain, Annick de Souzenelle publie ce qui est peut-être bien là – si, de surcroît, l’on en croit ce que nous en suggère le titre – son tout dernier livre : Méditation sur la mort.
Mais rien de triste ni, encore moins, quoi que ce soit de mortuaire en cette petite centaine de pages tout au contraire lumineuses ! Car c’est au débouché d’une vie pleine à ras bord que cette mystique-scientifique nous entretient encore une fois de quelques-unes de ses découvertes-émerveillements dont toute la substantifique moelle, la largesse de vue, la profondeur de champ et d’esprit fustigent avec force la funeste toute puissance accordée en nos mœurs à la voie extérieure (Arbre de la connaissance) aux dépends des arborescentes qualités et fructueuses potentialités de l’aventure intérieure (Arbre de vie).
D’où l’urgente et fatale nécessité actuelle d’un grand retournement des consciences. Retournement d’ailleurs en cours individuellement à l'échelle planétaire, le tragique quotidien sans cesse de plus en plus anthropophage de l’ancien monde en train de mourir chaque jour un peu plus violemment sous nos yeux y poussant finalement lui-même à la roue comme – espoir d’une renaissance permanente du monde –  l’Ouroboros mythique qui se déplace et roule sur lui-même en se mordant la queue.
Quant à la mort ? me direz-vous. Ce n’est pas spécialement la sienne que l’auteur aborde en ces pages, mais le processus général lui-même, ces innombrables morts et résurrections successives qui, de l’une à l’autre pleines de sens, se passant le relais, nous transforment et nous conduisent, bon gré mal gré, jusqu'à notre ultime mutation terrestre : l’évènement de la mort physique tandis que, n'en perdant cependant pas une, l’énergie-information de notre être continue  – mine de rien, ou presque, vu de ce côté-ci de la lorgnette – sa réalisation afin de désormais la parfaire peu à peu sur de tout autres plans de conscience et d'accomplissement. En foi de quoi la mort, dans cette perspective, fait tout simplement partie de la vie, mais en un sens plus profond et bien plus vaste que, le plus souvent plus ou moins gravement déconnectés du sacré et de l'ontologique, nous l'entendons et le vivons d'ordinaire !
Merci à vous, chère Annick de Souzenelle, en vous souhaitant en même temps, de tout cœur, un bon et joyeux anniversaire !

André Lombard

Annick de Souzenelle, Méditation sur la mort, Les éditions du Relié, août 2023, 90 p.-, 14€

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