Les belles et les bêtes – Shelly Mosman

Entre affectation et maniérisme mais aussi  réalisme voire naturalisme Shelly Mosman crée un univers nocturne et poétique. Le portrait prend une dimension lunaire : parfois presque tragique, parfois proche du comique. Néanmoins l’américaine bloque tout excès afin de na jamais tomber dans la caricature. Dans chaque occurence il s’agit d’afficher une certaine beauté par la « laideur » là où l’animal quel qu’il soit est recyclé en étrange bête de compagnie au sein de résidus grisâtres mais pompeux voire lyriques.


Une telle œuvre photographique reste très particulière tant par son propos que son langage. Intempestive, ironique, radicale elle ne cherche pas forcément l’adhésion du regardeur. Capable de tout pour saisir le rien le travail est aussi onirique que réaliste, autoréférentiel qu’aberrant.


Une déconstruction du portrait opère pour lui  redonner une vie par ce qui échappe au registre du beau trop léché donc sommaire. Sous un aspect dégingandé il n’a plus rien d’une plaisanterie. L’œuvre refuse tout un formalisme de façade pour le verser dans un autre à l’esprit plus  ludique mais plus grave où l’image garde sa valeur d’icône.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

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