Ayako David Kawauchi et l’innocence

Ayako David Kawauchi ramène à un passé  que les dessins tentent de combler. Le corps reste tel qu’il a toujours été : au bord du langage et dans l’impuissance de se penser. Il y va d'une d’une dérobade discrètement fascinante au moment de la plus grande retenue. L'innommé invisible fait surface. Reste l’absence de présence comme essence même de la matière à être. Faille et présence.


L’artiste rapproche du temps où tout semblait encore endormi mais lourd. Plutôt que de se tourner vers le couchant la plasticienne ramène à l’aube, à l’extrémité de l’ombre de la nuit et ses ombres portées.  L’aurore n’est pas sans douleur : celle de ne pas être, de n’avoir pas encore été. Mais rien n’en sera dit. Tout demeure esquissé en un « théâtre » où le silence est représenté. L’enfant tente d’allumer un feu dans sa tête en sachant la cendre qu’il laissera une fois qu’il sera éteint.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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