Rachel Yedid et la question du désir.

Les peintures de Rachel Yedid proposent des coups de force mais toujours en douceur. Chaque modèle touche sa  cible en jouant sur les archétypes des fantasmes. Ils fonctionnent autrement et ne s’abandonnent au regard que par allusion. L’artiste ne cherche  pas à méduser. Pas de clarté aveuglante, de stupeur initiale qui n'aurait que la force de l'instant. Elle crée la seule chose que nous puissions partager : à savoir la distance.

 

L'énigme des corps lascifs tient au fait non qu’ils nous regardent mais que nous sommes regardés dans nos désirs toujours troubles et feuilletés.  Mais ces portraits ne sont qu'une impasse. Celle de notre volonté de désir, de désir à volonté (et à abandon). Impasse tout de même. Et désir idem. Chaque œuvre est donc dotée d'un pouvoir qui l'emporte sur la réalité sans que pour autant ils soient une fiction.Une rencontre qui n'a pas eu lieu a donc eu lieu. Dans la juste visée qui persiste, demeure le lointain de l'absolue clarté. D’une autre histoire peut être. Sans doute même. Ni vraiment réelle,  ni imaginée. Chaque visage entre dans les yeux. Ils semblent le positif. Nous sommes donc leur négatif.  Bref Rachel Yedid diffère sans fin le moment de la rencontre. Peut-elle la permettre dans l'imminence de ce qui n'est que suggéré  ?

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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2 commentaires

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merci


R/y