Nous sommes tous des Céline Cadaureille
Tout est dit. L’œuvre rappelle la menace et la vulnérabilité. Rien de naïf mais des images carcérales ou ligaturées. Paradoxalement elles libèrent l’esprit sans la moindre concession au romantisme. L’œuvre avance «armée » dans la multiplicité de particules élémentaires chères à Houellebecq, de gravats, de bourres et de cellules. L’ensemble dégage néanmoins un certain érotisme dont le mécanisme d’attraction fonctionne à l’envers : à savoir non lorsque le corps est nu mais quand il est recouvert.
Refusant tout effet de sublimation - ce qui n’empêche pas l’impeccabilité - l’artiste crée une œuvre de défi et de challenge constant face aux lois des hommes. L’artiste ne leur fait pas de cadeaux. Elle se sert de l’art et de l’humour contre la mort et le drame. C’est l’affranchie. D’un côté il y a la sans peur, de l’autre celle qui tremble. Pour autant il n’existe pas là de schize. La tâche de l’artiste est de se concentrer sur ce qui terrasse et tue pour aller à l’essentiel. Créer revient à se dépasser en déplaçant les limites du voir et du faire dans la faculté à dire non.
Jean-Paul Gavard-Perret
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