Spencer Tunick : mobilisation générale

 

 Les théâtralisations de Spencer Tunick poussent la connaissance au-delà des « convenances » par l’omniprésence du nu. Celui-ci perd sa valeur érotique pour souligner ce qu'il existe moins d’opaque que d'inépuisable au sein d’une œuvre où le foule s’élève contre le monde et les histoires sanglantes qui s’y déroulent. L'hydre de la nudité  donne à l'amour une valeur non sexuelle : elle appelle à la communion des êtres. Le but revient à transmettre des idées subversives qui  sont plus profondes que les rapports qui "unissent" et régentent les êtres entre eux lorsqu’ils sont habillés.


Tunick met en scène un hybris tout en rendant au charnel un surplomb réflexif. La nudité convoque physiquement le participant comme le regardeur là où il  n'existe ni dominant, ni dominé. Emerge  une forme de matérialisme et d'éthique capable de déchirer des visions réductrices de genre, couleur, appartenance qui oblitèrent la communauté humaine. Se  créer en chaînes et ensembles un appel à une unité fraternelle.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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