Les femmes totems d’Amanda Charchian  ignorent les tabous. Elles naviguent dans divers éléments aqueux ou telluriques avec aisance. Elles révèlent une intimité incandescente. Loin de toute paix éros y brûle, s'y noue et se sculpte en des formes aussi profanes qu'étrangement sacrées pour la célébration et la séduction. L'œuvre refuse de sacrifier aux aspects sombres de l'existence et avance  sans défaillance entre effusion et jaillissement.

Dans des remous de formes les "silhouettes" créées sont plus axées que "déglinguées". Surgit l’émotion des corps lesbiens. L'artiste en pénètre les cercles pour s’approcher d’un centre jamais atteint. La vie surgit par ce que la langue plastique creuse et érige en une forme d'érotisme teinté d’humour afin que la rencontre ludique soit néanmoins intense en un parcours où le mental et le corps entrent dans la même amplification. Une expérience libre  et radieuse - légèrement distanciée - suit son cours.

Jean-Paul Gavard-Perret