Le cinétisme mental de Vera Molnar


Vera Molnar éprouve une fascination et une attirance émotionnelle pour les formes élémentaires. Les lignes déplacent le mouvement et non l’inverse. L’artiste grâce à elles invente diverses constructions qui sont aussi perceptuelles que mentales.  L’artiste précise qu’un tel travail  possède  « peut-être pour moi le rôle psychologique de faire pièce au flou, à l’incertitude, à l’ignorance dans lequel l’homme est plongé ».


Instant et temps purs se mêlent par la scansion des lignes et leurs « vibrations ». Surgissent divers systèmes de correspondances que résume le lieu où le regard baigne en  un  silence cristallin. Une telle entreprise de fascination et de perte de repères n’empêche pas la lucidité bien au contraire. Mais elle ne bloque pas la faculté de rêver les yeux ouverts ni de se hisser sur l’escarpolette d’un dernier quartier de lune. Le géométrisme met les choses en place différemment, dans une harmonie sourde et feutrée. L’absence d’agressions externes permet le chant (sans lyrisme) le plus juste des  émotions. Ceux qui croient y voir une menace feraient mieux de la chercher en eux-mêmes.


Jean-Paul Gavard-Perret

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