Summer Time Blues : Hilo Chen


 

L’artiste américano-taïwanais Hilo Chen crée des peintures hyperréalistes de femmes sur des plages. Louvoie une forme de volupté traitée selon un naturalisme particulier et pluriel : la complexion charnelle se double d’un rempart de textiles réduits à leur plus simple expression. Le grain de la peau, quelques gouttes d’eau ou de sueur proposent des approches  qui tiennent des jeux de patience. L’éros est voyant mais juste ce qu’il faut. Tout maraude en clichés précis et précieux. Le bikini devient oriflamme, une main rêve de l’ôter mais doit rester en bordure d’un fantastique ravin.


Chaque œuvre crée la fable de la présence. Le sexe féminin se fait syllabe encore muette. Il représente le symbole d’une jouissance buissonnière. L’artiste en façonne la coque tissée de nos propres dérives. Hilo Chen devient le subtil architecte de désirs informulés là où s’effacent les ombres et se dessinent des (presque) interdits. Une  avancée sourde s’ébauche dans l’ornière des tabous. Chasseuse et proie, insectivore et victime chaque égérie laisse le temps au voyeur d’apprécier de petites morsures visuelles et de palper des songes délicieux.

Jean-Paul Gavard-Perret

 

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