Kelia
Anne Mac Cluskey illustre à sa manière ce que Valère Novarina demandait pour sa
part au théâtre : « des vêtements pas des personnages ». D’un
voyage en Europe (France et Royaume-Uni principalement) l’artiste américaine a
sorti ses modèles de la maison de leur être. Surgissent de la réalité
d’étranges fantômes : leurs vêtements créent une masse mobile ou immobile
dans lequel le quotidien devient encore plus anonyme. Corps et
lieux sont fixés dans un temps sans temps, un temps à l’état pur. K.A.
Mac Cluskey met de la distance entre ce qu’elle choisit de montrer et ce que
les images exhibent habituellement.
Pour
elle en effet témoigner ne suffit plus. L’essentiel de son approche tient
d’abord à la rencontre d’êtres auxquels l’artiste donne par sa re-présentation
une valeur universelle et non réductrice à une histoire psychologique ou à une
géographie précise. L’« engagement » crée un différentiel
par rapport au médium comme au réel. Surgit une volonté poétique
d’enrichir et de dépasser l’histoire et le temps afin de mieux permettre de
ressentir l’éclatement des possibles. La photographie devient l’action
dont le but est de provoquer des développements qui dépassent l’espace
psychologique et la problématique du lieu.
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