Malick Sidibé dans la chaleur de la nuit


Malick Sidibé donne à travers ses photographies une chronique des nuits de Bamako dans les années 50 à 70, à savoir lors de l’époque  de transition où le Mali - état colonial français - prend son indépendance. Regardant toujours vers l’occident la jeunesse en cultive souvent les colifichets et les pauses. D’où les photographies faussement candides et pleines d’humour où l’artiste capte la vie de la rue, des nitght-clubs, des évènements sportifs, etc. Surtout intéressé par le monde nocturne Sidibé nuit chatouille le réel jusqu’à potron-minet à travers.  Les femmes et les hommes sont cools et beaux dans leurs habits de sortie ou leurs tenues de bains.


L’humour bienveillant mâtiné d’érotisme donne à tous les personnages une séduction. Peaux et habit gardent soyeux et brillance. Reste toujours plus d’humanité que de pose même lorsque l’amour est plus ou moins imparfait. Ce dont le regardeur esthète est friand le photographe l’accorde sans jamais se départir d’une certaine retenue. Les jambes féminines sont parfois dégainées mais l’artiste ne va jamais plus loin. Et la griserie tient plus de la suggestion que de la monstration. Si bien que chaque cliché réserve un temps plein, un temps mort, une boîte noire ou  un blanc bol. Les robes majestueuses ou simples sont dévorées par des  belles plantes qui les portent.  Dans la chaleur de la nuit tout appelle le plaisir. Le désir aussi fait parfois un clin d’oeil.

Jean-Paul Gavard-Perret

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