Talia Herman et les néo-hippies
Talia Herman est une photographe free-lance qui capte ceux qui transgressent la société de manière douce. Elle travaille dans des micro-sociétés marginales pour aller au-delà du stéréotype comme des standards de la beauté et de la représentation des corps. Ses photos ne jouent plus sur la séduction elles se veulent « de reportage » mais se dégagent par la poésie des prises communes au genre. L’artiste saisit les « out-siders » dans leur vie de tous les jours. Un ignoré de l’être est rendu visible là où le corps exposé parle loin du jeu que l’art veut habituellement lui faire jouer.
L’artiste montre les marginaux tels qu’ils sont d’autant qu’ils n'hésitent pas se laisser capter en des prises littérales qui sont des narrations plus que des postures. La photographie n'illustre pas une thèse mais possède une force de dérangement. Elle justifie sa brouille avec le bien penser, avec l'ordre d’une société ordonnée. Talia Herman se fond dans un décor qu’elle photographie parfois sans présence humaine.
Jean-Paul Gavard-Perret
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