Pour l’amour des femmes : Johanna Stickland


 

Ancien modèle la photographe canadienne installée au Portugal Johanna Stickland  saisit les femmes dans leur fragilité de quasi nymphettes. On est bien loin des « blondes à forte poitrine ». Et l’artiste ne joue  ni sur l’érotisme ni sur un féminisme (voire plus)  appuyés.

Minces, les jeunes filles en fleurs semblent sortir des limbes de leur jeunesse et de leur couche. On sent l’amour que porte à ses modèles la photographe : elle les saisit dans une poésie  qui fait d’elles des abîmes de jouvence.

 

L’image est fractale mais sans provocation. La lumière est nette mais caressante.  Elle n’engendre pas l’ivresse du voyeur et l’artiste ne recherche de l’exploration d’une psychologie ou d’un symbole. Les femmes sont ni madones ni délurées. Elle s’offre simplement face au regard de l’artiste. La vie respire de manière implicite, douce et  sourde. Tout reste de l’ordre de la caresse.

Le désir et l’amour sont présents uniquement en filigrane. Les jeunes filles recherchent peut-être chez leur photographe l'affirmation d'elles-mêmes tant elles sont prises encore dans leur  incertitude d'être et peut-être de n'avoir pas encore été comme elles se rêvent et peut-être comme elles n’osent se l’avouer. Mais le mystère persiste et le doute subsiste.

 

Jean- Paul Gavard-Perret.

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