Les paumées de Megan Doherty

Post-beatnik, Megan Doherty saisit (le plus souvent) la solitude des femmes. Parfois en couple, sur certains clichés, elles tentent de la casser.

Toutefois les univers restent âpres, presque sourds. Exit le romantisme mais pas la poésie : les bas-fonds y prennent des couleurs étranges et les femmes semblent parfois des zombies. La photographe leur porte un regard attentif. Leur image (parfois sous forme d'aura)s’obstine contre l’obscur.

Megan Doherty glisse sous la carapace des illusions comme des rôles que fait jouer la société. C’est à peine si la créatrice ose en appeler au sentiment. Il reste l’oiseau qui s’envole. Nul possibilité - ou si peu -  de réenchanter la solitude et partager quelques gouttes de rosée dans des Metropolis que  la créatrice fait arpenter.
Et si le sol se dérobe dès que deux ombres d’un même sexe s’attirent, chaque promise devient de facto une refusée. Difficile de la retenir.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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