Victorine Follana : princesses vitales



 

Un bal vient de finir. Les Princesses y ont dansé. Ce qu’on voit ressemble  aux désirs mais avec légèreté. Cela peut prendre un caractère hirsute, dégingandé mais éloigne des peurs. Il y a là comme des cheminées de fées. Le rose des joues des Princesses aux robes travaillées vacille dans la mouvance du désir. Rose de joues, roue des jours, ambre des nuits possibles. Victorine Follana lance ses oeuvres comme des bonbons afin que les ravissements qu'elles engendrent soient bons à lécher.

 

Dans son atelier elle interroge les murs et les nuages.  Sur une étagère elle cache des barres de Crunch et des mouchoirs en papier qui font des boules moites dans ses poches. S’y cache un feu liquide. Et, plus tard, les peintures deviennent  la morsure et la courbe du frisson sous l’apparente fixité.
La réalité des indices ne cesse de convoquer le regard du voyeur. Sa pensée - ou ce qu’il tient pour telle - est pris dans la juxtaposition, la superposition  des motifs. Peu à peu il retombe dans l’enfance. Car la peinture lui donne cette force. C’est le moyen de se retrouver sans nostalgie ni crainte de l’avenir dans le miroir  de scènes immémoriales.  Cela lui permet enfin de poser le regard sur celles qui furent aimées.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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