Claire Morel et ses doubles : la pesanteur et la grâce
Claire Morel scrute l’être avec une
poésie en image où certains gouffres - cachés par la maladie de l’idéalité et
la loi des genres - sont révélés. Le un n’est plus ankylosé : il devient multiple en des processus nomades au
sein même de ce qu’il croit être.
D’où une dimension rare dans l’art contemporain : la recherche terrestre de l’envol, l’appel d’air mais au sein même de ce que la matière humaine possède de plus dense et de plus organique.
Il n’existe donc pas chez Claire Morel
de « vitrification » mais une transparence. Chaque fixation fait le jeu
d’un déplacement par groupements symétriques ou opposés. Nous sommes dans l’ici mais aussi dans
l’ailleurs que nous voulons ignorer. Bref l’artiste rappelle que nous demeurons
porteurs de virtualités. Elles mettent à mal les images « pieuses »
que nous nous inventons.
Jean-Paul Gavard-Perret
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