Apolonia Sokol et les solitaires


 

Il  existe quelque chose de sauvage dans l’œuvre d’Apolonia Sokol. Quelque chose d'instinctif aussi mais l'émotion est modulée par l'intelligence - regard d'écart. Ajoutons que les provocations de l’artiste sont toujours décalées, « en demi-mondaines » pour ainsi dire. Ce que certains nommerait un  "mal peindre" est la preuve que l’artiste peint « juste ».

Elle reste  une insurgée, libre, non inféodée à un « style » : elle préfère son langage. Qu’il plaise ou non : elle s’en moque. D’autant que son imaginaire ose un certain humour mais évite l’excès.

 

Apolonia Sokol ne réduit pas la peinture à une activité rassurante aux effets anxiolytiques.  Par arrêts sur image, ses solitaires créent dans un parcours plus ou moins initiatique et secret. Surgit une sorte d'extase « matérielle ». Le féminin se touche (si l'on peut dire) au moment où il est livré au vertige virtuel.
Un seuil se franchit : mais cela ne revient pas à trouver ce qu'on attend. Car pour une fois le passage ne rameute pas du pareil, du même. Et si effet de miroir il y a, ce miroir est un piège. 

 

Jean-Paul Gavard-Perret

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