Jackie Macha ose le collage pour ses effets de réel en rupture par déchirement. Son art est urbain. Le décor est parfois girly et on y croise parfois les dernières innovations high-tech.  Mais l’artiste bouscule la linéarité et la littéralité par l’esthétique du fragment.

La technique est donc la métaphore même du monde. On y retrouve les aliments ou vêtements hauts de gamme mais garantis  bas de grammes. L’artiste (qui connaît parfaitement le monde de la mode) montre combien cette adhésion et cette adoption n’est qu’un piège à filles et à garçons comme jadis le furent les slips kangourous et les petites culotes imprimées Grosminet.

Créer n’empêche donc pas l’optimisme au contraire. Jackie Macha le prouve en son kitsch particulier où la lutte des classes part en luge, en cacahuètes, en descentes de whisky dont l’artiste illustre autant le plaisir que la vacuité. Face aux ready-made et aux radis maigres de l’art anorexique elle ose ses « décréations » récréatives qui font d’un albinos à la mode notre frère de « sans ».

Bref chacune de ses œuvres lance son : en avant, doute !

Jean-Paul Gavard-Perret