Les corps « déceptifs » de François Malingrey

Sous couvert du nouveau réaliste, François Malingrey oblige à regarder les corps sous un angle qui ne les met pas forcément en valeur. Les atmosphères comme les à demi-nus recèlent quelque chose de livide. Ils appellent la lumière et la chaleur de leurs vœux mais ils ne témoignent d’aucune merveille. C’est peut-être pour cela qu’ils possèdent un aspect presque drôle et attachant en dépit de la parturition qui les habite. Ils deviennent les voyageurs clandestins d’un passage vers l’intime qui n’est plus là pour faire giboyer les fantasmes. Exit les fournaises. Une douleur se cache derrière le sarcasme, l’orgueil derrière la distance, la fragilité derrière la dureté. Les personnages s’ébrouent comme l’eau quittant la baignoire : en tournoyant lentement. Nulle magie dans les rêves. Mais du manque beaucoup.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

François Malingrey, exposition personnelle, Galerie Bertrand Gillig, Strasbourg, du 10 janvier au 1er février 2015.

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