Les actes pluriels d'Aurélie Dubois

Avec Aurélie Dubois la sexualité se déplace au-delà de la chambre et de ses draps froissés. L'érotisme devient une spéculation douce, parfois comique. Elle n'est pas sans rappeler parfois les facéties des nouveaux artistes érotiques chinois. Néanmoins le tatouage de l'âme reste toujours présent sur le torrent du corps même si ce dernier a du mal à rester seul dans son lit. L'artiste parfois l'harnache et le renforce : jamais  pour le canaliser. Il doit se soulever plus haut que son argile. Il doit atteindre un ciel, sa brune de lune, liant des sensations intenses de divers registres. Chaque corps cherche certes le corps et trouve aussi un cœur. Parfois confusément, mais parfois avec grâce  :  dans tous les cas il fait avec ce qu'il a ou du moins avec ce qu'Aurélie Dubois propose. C'est chaque fois un régal poétique même au sein de la farce des lubricités.

 


L'artiste les habille ou les travestit selon ses états émotionnels ou affectifs, au sein des hasards qui n'en sont pas et où l’amour se consomme avec force ou pudeur. Les couples deviennent  soit d’éphémères brasiers soit des  fruits imprévisibles et presque mystiques. Fière de ses deux mangues de Satan qu’elle néglige de cacher la femme elle-même devient  prêtresse. Elle  cultive le myrte  plus que la fornication. Mais elle exauce au besoin la fierté  de chevaliers sans crinières qui, la lune au poing,  en appellent moins aux orages du soir qu'aux étoiles des fées afin qu'elles bétonnent un temps leur destin de sable.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Aurélie Dubois, Sale comme une image, Editions Artistes de Garde.

 

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