Les attractions immobiles de Clint Woodside

 



Les photographies minimalistes de Clint Woodsite jouent avec des rythmes subtils. Ils donnent à la réalité une étrange poésie.. Venu du la musique et du graphisme l’artiste a grandi à Buffalo (New-York). Devenu photographe ses clichés sont propres à suggérer bien des méditations autour de la vie urbaine et ses vides. Si bien que le réel devient quasi conceptuel. L’artiste réussit une synthèse entre de la liberté stylistique née aux Etats-Unis dans les années 1960 et une rigueur thématique. L’humain  y demeure central même lorsqu’il n’est pas à l’image. Tout navigue entre le léger et le grave en une sorte de diaphanéité comme de pesanteur ailée.


Refusant tout pittoresque  les prises ouvrent le monde à une profondeur particulière. Surgissent de petits traités d’archéologie du fugace. A  la tentation du raffiné Clint Woodside préfère l'épure du langage photographique. Ses photographies gardent une vocation fabuleuse : celle de faire reculer le chant des certitudes, de mettre une grâce dans les pesanteurs voire dans “ la laideur ”.

 L'absence elle-même est donnée comme présence absolue. La photographie l’interroge. Elle fait d’un cheminement apparemment sans but une succession d’enchantements très simples.  La solitude est toujours là. Mais l’extase aussi. En chaque prise l’image sort de la sphère du document afin d’entrer dans la poésie pure.


Jean-Paul Gavard-Perret


Clint Woodside, « Build Us A Path », Space 1026, Philadelphie.

 

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