Territoires frontières de The von Corda
Post punk et dark dans leur esprit les The Von Corda ne
se préoccupent pas des étiquettes que l’on peut accoler à leur rock en torsions
et tensions. Ils répondent crûment à ces interminables musiques stéréotypées
qui n’en finissent pas de recycler la scolarité rock. Plutôt que redoubler, The
von Corda ont séché les cours et ont laissé tomber les codes. Leur rock grince,
il est sale et remonte à la fameuse fête des fous. Pour autant le couple qui
constitue le noyau du groupe n’en fait
pas des tonnes. Chaque morceau semble prendre d’ingérables proportions puisque
tout avance dans la tignasse ébouriffante des paroles et des sons. Les deux semblent des
rictus non joués ou enjoués. Fini la mascarade : on est dans le dur, dans
le noir, le gospel comme les papes du pop sont à des années lumières de l’exigence du groupe en ses
escarpements et abîmes sonores. Un tel groupe ne cherche pas à consoler et
n’est pas plus fait pour les dance-floors que pour le pogo. Il sent la chair et
fuit les centre pour des territoires frontières. Ni pour les surligner, ni pour
les fermer. Le rock grasseye à souhait sans chercher à revenir en arrière mais
tout autant sans savoir où il va. En longues nappes toutes en distorsions et
sous le joug de la basse la musique n’est plus mercenaire mais pirate.
Jean-Paul Gavard-Perret
The Von Corda, Carnation 3, autoproduit.
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bandcamp :
https://von-corda.bandcamp.com/music
vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=v0Om8KfoDiQ&feature=youtu.be