Territoires frontières de The von Corda

Post punk et dark dans leur esprit les The Von Corda ne se préoccupent pas des étiquettes que l’on peut accoler à leur rock en torsions et tensions. Ils répondent crûment à ces interminables musiques stéréotypées qui n’en finissent pas de recycler la scolarité rock. Plutôt que redoubler, The von Corda ont séché les cours et ont laissé tomber les codes. Leur rock grince, il est sale et remonte à la fameuse fête des fous. Pour autant le couple qui constitue le noyau du groupe  n’en fait pas des tonnes.
Chaque morceau semble prendre d’ingérables proportions puisque tout avance dans la tignasse ébouriffante des paroles et des sons. Les deux semblent des rictus non joués ou enjoués. Fini la mascarade : on est dans le dur, dans le noir, le gospel comme les papes du pop sont à des années lumières de l’exigence du groupe en ses escarpements et abîmes sonores. Un tel groupe ne cherche pas à consoler et n’est pas plus fait pour les dance-floors que pour le pogo. Il sent la chair et fuit les centre pour des territoires frontières. Ni pour les surligner, ni pour les fermer. Le rock grasseye à souhait sans chercher à revenir en arrière mais tout autant sans savoir où il va. En longues nappes toutes en distorsions et sous le joug de la basse la musique n’est plus mercenaire mais pirate.


Jean-Paul Gavard-Perret


The Von Corda, Carnation 3, autoproduit.

 

Sur le même thème

1 commentaire