Laurence Demaison : fantômes que fantômes

                   


 

Entre les deux chaos - celui du noir, celui du blanc  - et en ses propres manipulations complexes de ses oeuvres argentiques  Laurence Demaison ouvre à l’unité, à la fusion.  Ce travail permet l'apparition de bien étranges vierges et des diablesses tantriques qui semblent sortir de limbes ou de cités englouties. Rêves et fantasmes se trouvent réincarnées aux sources de l’histoire religieuse ou magique et de l'inconscient de l’artiste soumis à une contrainte "viscérale" et passionnée. Métamorphosée, la photographie argentique remplit l’espace à coups de figures mythiques issues de bien des traditions comme du réel.

 




On pourrait croire à un post-surréalisme. De fait Laurence Demaison est libre de toute école et paradoxalement de toute attache. C'est une irréductible de l’art et une irrégulière de l’histoire. Elle retourne aux traditions comme au réel afin de les retrousser et les faire dériver. Peut-être par amour de l'absurde - mais on demeurera circonspect sur ce point. L’artiste propose la révélation de mondes engloutis qui appartiennent autant à la tradition qu’à sa vision. Devant de telles images théoriquement pieuses se joue un culte païen. Il y a toutes ces têtes oblongues, toutes ces bouches ouvertes, ces vies dans les plis où l’extase prend un aspect particulier : les vivants et les morts s’y interpellent et semblent se répondre.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

 

Laurence Demaison, Personne, livre auto-édité, 348 pages, format 30 x 30 cm, 588 ill.. Visible sur le site de l’artiste.

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