Anna Haldin-Maule : la jeunesse de la peinture

L’œuvre picturale hyperréaliste d’Anna Haldin-Maule fait - et pour cette qualité - penser à la photographie. L’une se transpose dans l’autre et vice versa en divers processus de modification.  Les œuvres font jaillir une jeunesse sans la moindre démagogie ou leçon. Demeure diront certains une esthétique des apparences. Ils ont tord  car l’artiste fait résistance à l’abrutissement des songes comme des cauchemars programmés.

 

Moins que miroir la peinture se veut refus de l’infirmité sensorielle. Les glissements d’un média à l’autre par l’effet de caresse sortent des trous noirs du prêt à regarder et consommer en simple mélancolie ou nostalgie. C’est pourquoi l’œuvre ne cherche moins à grimper au rideau des apparences qu’à creuser la langue  plastique pour que se saisissent des rapports oubliés. Ils se  rapprochent sans  tomber dans l’inconsistante imageante. Le décalage entre photographie et peinture "peaufine" une image parlante. Elle transgresse l’effet de leurre par le leurre si bien que la présence n’est que soupçon. D’où  l’importance de l’enjeu fomenté par l’artiste dans son acte d’incarnation quasi pieuse.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Anna Haldin-Maule, ArtMRKT San Francisco, Scott Richards Contemporary Art, 2015.

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