Ralph Manfreda et le nylon


 

Ralph Manfreda sait que la sensualité ne provient pas de la nudité. Dans son œuvre elle naît de ce qui enveloppe  les femmes. Elles ont l'obligation de tenir la pose au moment d’une forme d’abandon à la pure présence. Les égéries sont délestées dans l'espace où elles semblent flotter.  En conséquence la photographie devient  le point de démarcation d’un état de vision et d’un état d’évanescence. D’un état de vie spéculaire et d’un état fantomatique aussi. Elle ouvre à une expérience intime de la sensorialité.

 

Au visage signe de l’identité est préféré des déséquilibres. Ralph Manfreda conduit lentement au sein de  « pulpes »  suggérées par le travail des  surfaces. L’inattendu peut se saisir qu’à l’intérieur de l’attendu. C’est une présence aussi claire que confuse dans une suite de jeux de  lumière où soudain  le nylon devient peau et la peau texture. L’être y cueille une forme de connaissance. L’immobilité appelle le vent avec l’illusion que dans tout ce qui se défera rien ne s’abîme.

 Jean-Paul Gavard-Perret

Ralph Manfreda, « Destructured Realities », 726  pages, 2016.

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