Les hybrides de Maurice Renoma

                   


 

 Maurice Renoma rôde sur les plages comme en des lieux interlopes à la recherche d’étranges vertiges et de déhanchement de la réalité. Peu enclin au romantisme comme au symbolisme, dans ses photographies de création pure le moi n’est jamais placé au centre de ses préoccupations. Nul ne peut dire s’il est tourmenté par l'angoisse. Sans doute (comme la plupart des artistes). Mais son œuvre ne le dit pas :  au contraire. Dans ses formes complexes  surgit un érotisme étrange et drôle où souvent la « bête » rôde.

 

Le regardeur est plongé au sein d’énigmes réalistes mais abstraites, oniriques mais critiques à travers un expressionnisme très personnel ou ne s’atteint jamais l'ivresse de l'oubli. Maurice Renoma ravive  plaies et espoirs. 

L’artiste montre comment on attache du plomb aux chevilles des femmes mais comment elles brident l’animal qui les garde. L'être se retrouve habité par une entité étrangère.  Le monde de l'artiste pourrait donc être  inquiétant mais il est drôle. Surgit soudain « des profondeurs » du champ et par la magie du spectacle le subconscient du metteur du photographe une plus juste image du monde.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Maurice Renoma, « Retour aux sources », Chenaux Gallery, Paris, 19 février - 25 mars 2016.

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