Hantises polymorphes de Li Jin


 

Depuis le début du siècle Li Jin  est devenu un artiste majeur de la scène artistique chinoise. Restaurateur à l’origine il a quitté la cuisine pour d’autres préparations en créant une jonction originale entre la culture occidentale et tradition chinoise. S’il reste fidèle au noir de la calligraphie traditionnelle que les artistes et poètes de son pays ont utilisée «pour s'abstraire de la société dans laquelle ils évoluent », l’artiste marie ce noir (pour filer ses contours) à diverses couleurs en des tableaux de genre de plus en plus érotisant où se ressent  la présence de l’art russe et français. On croit parfois retrouver du Chagall dans une telle œuvre.


L’artiste chinois, dans une modalité d’exécution toujours rapide, explore un monde apparemment simple où les individus   évoluent dans des scènes  étranges. L’univers tourmenté est plein de fantaisie. S’y mêlent douceur et violence, ironie et érotisme. Cela témoigne de la part de l’artiste d’une absence d’inhibition, de peur, de préjugé et demande à ceux qui regardent le même abandon. Des êtres doubles sont toujours à la recherche de leur moitié ou de leur repas en des atmosphères de sensualité et d’étrangeté.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Li Jin, « Solo Exhibition », Dubner Modern, Lausanne, « Context », Pier 94, New York, 3-8 mai 2016.

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.