Dolly Faibyshev : show must go on

                   

 

La photographie de Dolly Faibyshev ne cesse d’augmenter la capacité du réel en insistant sur des détails aussi anodins que significatifs d’un monde où l’ « entertainment » souvent de pacotille à la part belle.
La dérision est toujours sous-jacente. La plasticienne affectionne pour la montrer des compositions incongrues, ambiguës et back-stage. Ce qui lui permet au passage de questionner le rôle, l’identité et la représentation de la femme dans la société comme dans l’art. New-York, Las-Vegas et des villes de villégiatures pour seniors (Palm Springs) sont les lieux de chasse de la créatrice. Elle met à nu les stéréotypes d’un bonheur préfabriqué sur divers registres  : gogo danseuses pulpeuses ou consentantes femmes d'intérieur scénarisent des vies de poupées, vulnérables et grimaçantes plus que Barbie.

 

Les œuvres se rapprochent d’une certain  grotesque entre corps morcelés recomposés et  prothèses disposés dans des postures aussi érotiques que pathétiques. Déclinées en séries, les photographies révèlent une société qui se cache sous divers masques là les êtres voudraient tenir le rôle de figures génériques d’une mythologie ou iconographie populaire. Ils glissent vers le carnavalesque ou la   Commedia dell’arte.
Par ce biais la photographe explore un catalogue de clichés qui façonnent l’identité d’une société de manière impitoyable.
Le corps de la femme émerge loin de son statut de machine à fabriquer du fantasme ou d’écrin à hantises, il devient une enveloppe où se cachent d’autres secrets moins brillants  que ceux qu’imaginent les extases masculines. Les hypothèses désirantes déraillent au sein même du rose bonbon.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.