Paradis surréaliste : Georges Hugnet

                   

Huit jours à Trébaumec est le chef-d’œuvre surréaliste de Georges Hugnet (1906 - 1974). Publié par le relieur Henri Mercher en 1969 il devient  « le Guide Rose Micheline » en clin d’œil au Guide Michelin Rouge. La femme en demeure la clé de voute dans ce qui est bien plus qu’un pastiche. L’artiste invente un lieu dans les lieux qu’il a visité lors d’un séjour en Bretagne. Mais on est loin du guide touristique…

Aux photos se superposent des collages : l’ensemble propose une suite de 82 tableaux accompagnés de texte. Tout est rempli d’humour, de farce. Mais l’artiste devra attendre plus de 20 ans l’édition de son corpus qui trouve aujourd’hui une reconnaissance internationale via cette exposition.

L’appréhension du « paysage » n’est plus celle d’un monde perçu ou d’un sujet percevant. Elle devient un rapport entre les deux avec divers intervalles de distance ou de proximité où le fantasme bataille avec la réalité. La corporéité du monde comme la choséité de la femme se  construisent sur le sentiment d’une relativité.
Il faut renoncer à les saisir comme une totalité dans l’ordre de la connaissance. De même il convient de renoncer à croire à une métaphysique de la transparence. Pour autant une « certaine » vision de Paradis n’est pas exclue.

 

Jean-Paul Gavard-Perret


Georges Hugnet, Huit jours à Trébaumec, Ubu Gallery, New-York, juin-septembre 2016.

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