Supports et surfaces de Harry Gruyaert

          
         

 









Harry Gruyaert  quitta sa Belgique natale parce qu’il la trouvait trop petite. Il reste à l’aise dans les grands espaces. Mais les intérieurs lui vont tout autant. Il photographie les uns et les autres non sans sensualité et humour. Dès les années 70 son usage de la couleur (considérée en art photographique de l’époque comme une hérésie) fait de lui un alter ego des Américains Saul Leiter, Joel Meyerowitz, Stephen Shore ou William Eggleston.



Harry Gruyaert est donc un des rares pionniers européens à donner à la couleur une dimension purement créative, une perception émotive, non narrative et radicalement graphique du monde. Cette exposition à la Maison Européenne de la Photographie est sa première rétrospective.

 

L’univers que scénarise le belge - soit en grandes largeurs, soit en espace confinés- fait de lui un photographe peintre digne successeurs d’Edward Hopper  et plus avant des classiques flamands. Pour autant il ne copie ni les uns ni les autres. Dans son univers à la fois tout se délite mais pourtant tient le coup. L’œuvre est marquée d’une angoisse diffuse. Existe là une expérience douloureuse de la postmodernité.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Harry Gruyaert, Maison Européenne de la Photographie, Paris.

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2 commentaires

Il existe des poches de beauté, même froissée, dans la laideur ambiante. C'est peut-être ça, "l'expérience douloureuse de la postmodernité". Harry Gruyaert sait les distinguer pour nous les faire voir.

Bien cordialement

PS : Je n'ai pas trouvé de mention d'une expo sur le site de la maison européenne de la photographie (?)

PS : Il s'agit de l'éditeur, sorry ;)