Polixeni Papapetrou : à l’est de l’Eden

                   

 


 

 

Face au Malin (souvent incarné en mâles) Polixeni Papapetrou se fait visionnaire d’une forme de paradis qui ignore la chute des corps féminins. Ils sont porteurs d’espoir, ils deviennent un miracle, une entorse face à la pesanteur du monde. L’artiste offre une sorte de rêve mais dont le romantisme est particulier et en quelque sorte dialectique. Il permet à l’alphabet féminin d’imposer non un logos mais une poésie. Elle devient une méditation sur l’essence du féminin, sa présence face à la barbarie  des pouvoirs masculins.

 

Polixeni Papapetrou crée en conséquence une perspective qui dégage de la division héraclitéenne du monde entre maître et esclave. La femme n’est plus séparée de son être : il rayonne dans une solarité plus que dans cette lumière nocturne que le mâle « historique » a daigné lui laisser. Cette lumière neuve n’est pas simplement « basiquement » éthérée.
D’où la profondeur d’images qui défont les idées admises et font se déployer l’espoir d’être en vie dans « cette autre vie » dont parlait Beckett et qui n’est pas au delà mais ici-même.

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Polixeni Papapetrou , « Beyond Eden », du 22 octobre au 10 decembre 2016, Monash Gallery of Art, Melbourne.

 

 

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