"Coffin Hill", ma sorcière bien aimée
Urban Comics édite en France l'un des derniers succès du label adulte et mature de chez DC Comics. Au programme : sorcellerie, horreur, et malédiction…
Eve Coffin est la petite dernière d'une famille de sorcières. Adolescente rebelle, Eve réunit ses amies pour invoquer le démon aux cours de soirées sexe, drogues et sorcellerie. Mais un jour, tout tourne mal : "quelque chose" apparaît et la séance vire au carnage…
Dix ans plus tard, Eve Coffin, devenue entre temps agent
de police, arrête le Ice Fisher, un tueur en série. Bien décidée à prendre un peu de repos, elle retourne dans sa ville natale. Elle va retrouver de vieilles connaissances et découvrir que ce qu'elle a invoqué sévit toujours à Coffin Hill…
Sorcières, grimoires maudits, corbeaux, pouvoirs magiques, possessions, asile psy, tueurs en série, cabane perdue au fond des bois, savants fous, etc. Un véritable catalogue des stéréotypes du genre. Ce pourrait être un défaut, mais l'auteur s'y entend pour attiser notre curiosité quant aux mystères occultes de Coffin Hill et rendre son personnage d'ado rebelle attachant.
Aux dessins, Inaki Miranda propose au premier abord un style grand public, un peu trop mignon, trop propre, qui ferait un peu penser à de la bit-lit en images. Heureusement, à bien y regarder, Miranda soigne son trait, impose des fonds détaillés, crédibles, et en fin de compte apporte une vraie valeur ajoutée. Les scènes violentes sont particulièrement réussies, mêlant harmonieusement glamour gothique et gore. Dommage que la qualité du dessin subit une petit baisse de qualité passé les trois-quarts de l'album.
Enfin, l'album a le bon goût de tenir en un seul volume : l'histoire a une conclusion satisfaisante qui ne vous oblige pas à acheter la suite. Si l'ambiance "jeunes filles, gore et sorcellerie" vous branche, n'hésitez pas à prendre la direction de Coffin Hill, le séjour pourrait bien vous plaire.
Stéphane Le Troëdec
Caitlin Kittredege (scénario) & Inaki Miranda (dessins)
Coffin Hill, tome 1 – La malédiction des Coffin
Traduit de l'anglais (USA) par Margot Negroni
Édité par Urban Comics (janvier 2015)
Collection Vertigo Classiques
176 pages
15 euros
Coffin Hill, 2003.
Eve Coffin est la petite dernière d'une famille de sorcières. Adolescente rebelle, Eve réunit ses amies pour invoquer le démon aux cours de soirées sexe, drogues et sorcellerie. Mais un jour, tout tourne mal : "quelque chose" apparaît et la séance vire au carnage…
Dix ans plus tard, Eve Coffin, devenue entre temps agent
de police, arrête le Ice Fisher, un tueur en série. Bien décidée à prendre un peu de repos, elle retourne dans sa ville natale. Elle va retrouver de vieilles connaissances et découvrir que ce qu'elle a invoqué sévit toujours à Coffin Hill…
Caitlin Kittredge est surtout connue en France pour sa saga dark fantasy adolescente Les Ténèbres de Londres, remarquée pour sa violence parmi les innombrables titres bit-lit. Pas étonnant donc de la retrouver comme scénariste sur un titre du label Vertigo à qui on doit déjà quelques jolies pépites fantastiques comme Sandman, Hellblazer ou Preacher (un indispensable qui ressort ce mois-ci, dont on vous reparlera très bientôt).
Sorcières, grimoires maudits, corbeaux, pouvoirs magiques, possessions, asile psy, tueurs en série, cabane perdue au fond des bois, savants fous, etc. Un véritable catalogue des stéréotypes du genre. Ce pourrait être un défaut, mais l'auteur s'y entend pour attiser notre curiosité quant aux mystères occultes de Coffin Hill et rendre son personnage d'ado rebelle attachant.
Kittredge choisit clairement de jouer sur la confusion. Elle raconte son histoire sur deux époques, et laisse le lecteur reconstituer le puzzle de l'intrigue. Tout n'est pas dit ou explicite, dans Coffin Hill, d'où un sentiment de confusion pas forcément désagréable d'ailleurs. Le récit balance continuellement entre les aventures passées, insouciantes, et néanmoins dangereuses de la toute jeune Eve, et notre présent, plus sombre, gris et amer. Il y a comme une jolie mélancolie qui s'installe à la lecture de Coffin Hill, comme si le titre nous refilait le blues de son héroïne. Eve découvre le destin de ses anciennes connaissances : certaines sont mortes ou folles, et d'autres n'attendent qu'une chose, se venger. Et Eve va devoir affronter les conséquences de ses actes passés. On pense parfois à Lovecraft (pour les "choses" innommables invoquées au fond des bois) ou à Stephen King (Ça, notamment).
Aux dessins, Inaki Miranda propose au premier abord un style grand public, un peu trop mignon, trop propre, qui ferait un peu penser à de la bit-lit en images. Heureusement, à bien y regarder, Miranda soigne son trait, impose des fonds détaillés, crédibles, et en fin de compte apporte une vraie valeur ajoutée. Les scènes violentes sont particulièrement réussies, mêlant harmonieusement glamour gothique et gore. Dommage que la qualité du dessin subit une petit baisse de qualité passé les trois-quarts de l'album.
Enfin, l'album a le bon goût de tenir en un seul volume : l'histoire a une conclusion satisfaisante qui ne vous oblige pas à acheter la suite. Si l'ambiance "jeunes filles, gore et sorcellerie" vous branche, n'hésitez pas à prendre la direction de Coffin Hill, le séjour pourrait bien vous plaire.
Stéphane Le Troëdec
Caitlin Kittredege (scénario) & Inaki Miranda (dessins)
Coffin Hill, tome 1 – La malédiction des Coffin
Traduit de l'anglais (USA) par Margot Negroni
Édité par Urban Comics (janvier 2015)
Collection Vertigo Classiques
176 pages
15 euros
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