Batman – No Man's Land, tome 5

No Man's Land, suite.

Gotham subit toujours les conséquences du terrible séisme qui a ravagé la ville et qui a poussé le gouvernement à déclarer la zone en quarantaine. Les patients les plus dangereux de l'asile d'Arkham ont été relâché, et Gotham City est maintenant découpée en quartiers tenus par les gangs. Seuls Batman, ses alliés et les forces de l'ordre tentent tant bien que mal de faire régner l'ordre et la justice…


Ce tome 5 a la délicate fonction de présenter la dernière ligne droite avant le final. No Man's Land, c'est avant tout un statu quo, un contexte inhabituel dans lequel l'ensemble des personnages de l'univers Batman évoluent de manière différente. Les tomes 2, 3 et 4 proposaient donc pas mal de situations originales, mais à bien y regarder, l'intrigue générale n’avançaient pas très vite. Et donc l'attente était donc importante sur ce tome 5.


De ce côté-là, évidemment, le but pour DC Comics est de faire traîner les choses sans trop en avoir l'air, avant d'envoyer le bouquet final. On a donc droit à un tome 5 de transition, mais où les choses avancent un peu tout de même (pas aussi vite qu'on voudrait, certes), et où certaines positions bougent, comme dans les épisodes dédiés à Leslie Tompkins et sa clinique de fortune, ou le passage de Clark Kent alias Superman dans Gotham ravagée. Autre moment fort, l'affrontement entre Double-Face et James Gordon au cours d'un procès pour crime de guerre particulièrement bien vu, probablement une des meilleures histoires de la saga.


Il fallait bien qu'à un moment ou un autre James Gordon et Batman s'expliquent. Voilà les deux hommes forts de Gotham City. L'échange de leurs points de vue était annoncé depuis longtemps. Un épisode et une discussion sous haute tension, on l'imagine, qui a le mérite, pour l'intrigue, de repositionner les deux personnages avant le début de la fin de No Man's Land.


Le seul défaut de No Man's Land, c'est cette curieuse impression qu'on avance un peu à vue, comme si les scénaristes eux-même ne savaient pas trop où ils allaient. Ce n'est pas un problème de cohérence (même s'il y en a forcément sur un projet à telle échelle, lire ma chronique du tome 4), mais bien simplement une construction particulière de la saga. Il ne faut vraiment pas la considérer comme un crossover, ni même un event comme on l'entend maintenant en 2015 (No man's Land date de 1999), mais plutôt comme un concept éphémère, un peu comme ce qu'avait fait Marvel avec tout son univers pendant quelques mois avec Dark Reign. Mais c'était à mon sens pour DC Comics le meilleur moyen de mettre en scène le côté survivalist de l'histoire.


J'aime beaucoup No Man's Land parce que le concept est fort, et parce que la structure de l'histoire permet d'explorer pas mal de sujets et de personnages. Et puis c'est l'une des rares fois où Gotham est à ce point impacté sur une longue durée. Ensuite, parce que graphiquement, il permet de passer par des styles très différents : Paul Ryan, Mat Broome, Dale Eaglesham, Jim Balent. C'est aussi la force d'une saga comme celle-ci, amener le lecteur des styles graphiques qu'il n'a pas l'habitude de lire. Et une fois qu'on referme ce tome 5, on n'a qu'une seule envie : lire enfin la fin de No Man's Land !



Stéphane Le Troëdec




Collectif (scénario), Collectif (dessins)

Batman – No Man's Land, tome 5

Édité en France par Urban Comics (10 juillet 2015)

Collection DC Classiques

352 pages couleurs, papier glacé, couverture cartonnée

28,00 euros

ISBN : 9782365776363

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