Demain l'apocalypse, hommage à Manara

Un mythe vivant

 

Milo Manara s’est fait connaître par son talent inné pour dessiner des jeunes filles aux fesses rebondies. Dans Le déclic, il imagine par exemple une jeune bourgeoise, Claudia, dont les désirs sont commandés par une petite boite fabriqué par un inventeur vexé de ne pas avoir réussi à éveiller son intérêt (qui a lu Le déclic dans l’arrière-boutique d’une librairie vers 18h tandis que le libraire parlait foot aux clients ? Levez la main sacripants). Mais Manara n’est pas qu’un dessinateur coquin : amateur d’histoires lorgnant vers la science-fiction ou le fantastique, il a aussi travaillé avec Hugo Pratt (Un été indien et El gaucho) ou mis en image des scénarii non tourné de Federico Fellini (Voyage à Tulum, Le voyage de G. Mastorna). Plus récemment, il a réalisé le fantasme de nombreux vieux garçons en dessinant les X -(wo)men sur un scénario du vieux routier Chris Claremont.

 

Un recueil séduisant

 

Demain l’apocalypse compile deux histoires  : la première condamne les excès de la télé réalité dans un monde où un nouveau Robespierre organise des exécutions télévisées de journalistes coupables d’avoir manipulé l’info ; la seconde se déroule dans un futur lointain où une société qui a banni, grâce à une manipulation génétique, toute idée de rébellion et d’insubordination. Les deux bandes dessinées fonctionnent bien tout en relevant d’un esprit, celui des années 70, un peu suranné… Et alors ? Le graphisme de Manara vieillit bien (pas que les filles, hein) et l’amateur aurait tort de bouder son plaisir, surtout lorsque ses histoires ne sont pas finalement pas si éloignées de notre monde actuel.  A savourer.

 

 

Sylvain Bonnet

 

Milo Manara, Demain l’apocalypse, traduit de l’italien par Aurore Schmidt, Glénat collection hors collection, septembre 2015, 104 pages, 19,50 €

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