La petite barbare de Astrid Manfredi : Un monstre si humain

« Moi, monsieur, je suis pleine du bruit assourdissant de vivre », déclare  celle qu’on nomme La barbare. On pense forcément à Aragon et à son silence assourdissant d’aimer. Mais si la petite Barbare cite le poète et aussi Marguerite Duras, elle  croupit en prison, souvent à l’isolement. Complicité de meurtre à 20 ans.

 

La jeune femme revient  sur son enfance démunie, avec une mère peu portée sur les sentiments, un père qui a abdiqué. Très vite, elle rêve de paillettes, d’argent facile, de champagne. Et pour assouvir son penchant pour la belle vie, elle supporte les mains des hommes sur elle. Bientôt il lui en faudra plus, bien plus, jusqu'à l’irréparable. Un homme est mort, torturé dans une cave par un gang.

 

Astrid Manfredi raconte le  parcours d’un monstre qui utilise sa beauté et ses charmes pour plier la vie à ses désirs. Rage de survivre, chaos social des cités de banlieue, écriture survoltée, on reste scotché devant tant de maitrise pour un premier roman dérangeant et salutaire.

 

Ariane Bois

 

Astrid Manfredi, La Petite barbare, Belfond, août 2015, 151 p, 15 € 

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