Bernard Noël : cours et jardins de l’être

    
               


Rassemblant des monologues qui traversent plus de quarante ans d’écriture de Bernard Noël, les textes de « La Comédie intime » offrent un corps à entrées multiples. Dans sa « pâtée » celui-ci devient multidimensionnel, indéterminé, critique. Il s'éparpille dans l'espace du texte entre la douleur du monde, et l'histoire du langage pour aller au-delà. La (dis)solution du corps dans le corps du texte comme dans celui d’un  réel  sans forme ni direction univoque montre comment l’organique et le textuel s'interpénètrent, s'informent, s'étalent dans une chanson de  "geste" indéfinie, sans genre. L'espace est le temps, l'écriture est le corps. Ce dernier traverse le monde et vice versa. Dès lors au squelette textuel font place ses lézardes. Le moi devient un «une purée de viande » écrit Noël – ce qui ne saurait que ravir Beckett et Artaud.

 

Jean-Paul Gavard-Perret


Bernard Noël, La Comédie intime, P.O.L. éditeur, Paris, 432 p., 225, 2015.


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