Un Galilée léger, sans consistance : tout jeter, rien à sauver !

On entend d’abord le son d’une radio diffusant un discours convenu sur l’hégémonie d’une économie non maîtrisable. On voit ensuite Galilée se piquant de convaincre Andréa, le fils de sa gouvernante, des conclusions physiques qu’il a tirées de ses réflexions. Le ton est plaisant, enjoué, burlesque. Les comédiens s’en donnent à cœur joie, faisant fi de toute vraisemblance, de toute intention. Il s’agit d’amuser, de distraire sans ambages, au risque de la légèreté. On a affaire à un Galilée ingénu, joueur et pour tout dire sans consistance, qui enchaîne facéties et bons mots, réflexions graves et répliques sans épaisseur. Un spectacle facile, porté par un accompagnement musical à la guitare, des gesticulations vaines, une veine rieuse qui fait beau jeu du texte.


Les acteurs jouent de leur propre jubilation, surfant sur le ton farcesque du propos. Certes Galilée est aussi présenté comme frondeur, un brin révolutionnaire, emblème des luttes intellectuelles et sociales contre un pouvoir imbu de ses propres injustices. Le jeu des comédiens est démonstratif, exubérant, burlesque. On ne recule devant aucune supercherie : anachronismes, invectives, interruptions de spectacle. La démarche reste peu intelligible, elle surajoute nombre de dimensions à l’œuvre de Brecht, comme si celle-ci n’y suffisait pas. On cherche manifestement à détourner l’attention, jusqu’à la lasser. Sans intérêt, sans unité : la distanciation ne saurait s’accommoder du ton de la comédie badine et quasi ubuesque.


Christophe Giolito

La vie de Galilée
de Bertolt Brecht

Mise en scène de Christophe Luthringer

Avec Régis Vlachos, Charlotte Zotto, Aurélien Gouas, Philippe Risler, Jean Christophe Cornier en alternance avec Gilles Vincent Kapps

Et les voix de Christophe Alévèque, Françoise Cadol et Pierre Dourlens.

Scénographie : Juliette Azopardi ; lumières : Alexandre Ursini, costumes : Hélène Vanura ; son : Sébastien Devey ; régie : Sebba Benzoni.


Théâtre LeLucernaire, 53, rue Notre-Dame des Champs, 75006, Salle rouge

Du 27 février au 28 avril 2013, du mardi au samedi 21h30, dimanche 17h, relâche le lundi et le 4 avril.

Durée : 1h10, tarifs : 30€/25€/15€/10€ Réservations : 01 45 44 57 34


Partenaires : Le Département de Seine Saint-Denis, La Fondation Groupe RATP, LA ville d’Herblay, La Région Île de France, La ville de Clichy sous Bois.


Le texte de la pièce est paru aux Editions l’Arche en 1997.

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