Zoé Balthus & Cécile Hug : le fruit défendu

                   

 

 

Le texte de Zoé Baltus et les dessins de Cécile Hug forment le plus subtil des hymens. Tout y est feutré, opalin quoique incisif. Sur les cocons que dessinent Cécile, Zoé inscrit la rythmique de pulsations et d’infusion en sensations satinées. La brèche enchantée par ces échappées de charme se fait fruit de la passion, huile de perfection ordonnée. Reste la symbiose fantomatique en bouquet d’étoiles, en filaments discrets ou courses d’animalcules dans une infinie liberté.

 






Au fil des mots, au fil des soupirs, chaque page dans le virtuel rapproche l'instant magique. Chaque dérobade enlacée bâtit la fragilité bercée dans un cocon de tendresse. Reste la moelleuse histoire énigmatique quoique pourtant mille fois ressassée.



Elle trouve là l’équinoxe oublié. Les deux créatrices deviennent les saltimbanques inversées qui distillent leur douceur au milieu des paroles et d’images limpides. Elles s’envolent vers les abysses. Une fois de plus il s’agit de glisser hors du temps sur l'instant d'une fébrile permanence. Haletant le souffle embrasé se réduit, le coeur se déshabille. Les émotions incandescentes croustillent et osent le « tu » perché tout au fond de la vie.

 

Jean-Paul Gavard-Perret


 


Zoé Balthus & Cécile Hug, « Amande douce », Editions Derrière la Salle de bains, 8 E., 2015.

 



Aucun commentaire pour ce contenu.