Steve McQueen inédit : Mister Cool

Ça l’aurait bien fait marrer de savoir que trente ans après sa mort, il continue d’être une icône du cinéma. Déjà que ça le faisait marrer de son vivant d’être une star. Lui, le rebelle, le type qui a toujours refusé de faire comme les autres. Et pourtant quel acteur ! Quelle présence à l’écran ! Quelle aura ! Quelle gueule ! Quand j’étais gamin, nous rêvions tous de devenir Steve McQueen. Bizarrement, personne n’y est arrivé.


De mon côté, j’ai commis l’un des premiers livres parus en France sur ce monsieur hors norme (non, ne cherchez pas, il est introuvable !). Depuis, il y en a eu bien d’autres. Ce n’est que justice. Parmi eux quelques livres de photographies. Car Steve était tellement photogénique qu’un simple cliché le présentant atteignait une dimension supérieure. Enfin, quand je dis simple, il fallait quand même un bon pro de l’autre côté de l’appareil, comme ce fut le cas de Barry Feinstein. Un photographe reconnu dans le monde entier, exposé un peu partout et, surtout, ami du père Steve.


Il eut l’occasion de le suivre notamment sur le tournage du mythique Bullitt, un des fondements du cinéma policier américain. Qui n’a pas vu Bullitt ne sait pas ce qu’est un vrai polar des années 70 (même s’il sortit en 1968 !).


Le livre se divise en deux parties. La seconde est entièrement consacrée au tournage de ce morceau de bravoure signé Peter Yates dans lequel Steve s’est beaucoup investi. On le revoit tantôt concentré, tantôt souriant, portant une « très belle veste trois boutons, marron à chevrons » avec « deux fentes latérales au lieu de la classique fente au dos, une poche ticket et des coudières » ainsi qu’un « pull à col roulé en cachemire bleu marine » (dixit ce livre). On revoit Steve et la magie opère illico. Ces photos prises sur le vif, quasiment toutes inédites, sont d’une rare qualité. C’est un acteur passionné et bien vivant qui est devant l’objectif, non une star soucieuse de son look.


La première partie est centrée sur une course automobile non identifiée (pas la légendaire poursuite de Bullitt, dont on trouve quelques clichés plus loin). Chacun sait que Steve avait une énorme passion pour les sports mécaniques. Il ne se considérait pas comme un acteur faisant de la course mais comme un pilote faisant du cinéma ! Ce qui finit par lui coûter cher lorsqu’il entreprit de mettre en chantier le poussif Le Mans.


Ce livre est vraiment un livre de photos. Aucune légende (ce que l’on peut regretter) et quelques courts textes de présentation. Mais le but est de se laisser porter par ces images. Toutes suffisamment fortes pour impressionner la rétine. On ne se lasse pas de le parcourir… et de recommencer sitôt arrivé à la fin. La photo de l’inspecteur Bullitt pointant son revolver est saisissante.


De la belle ouvrage, comme on disait dans le temps. Un sacré bouquin, aurait dit McQueen.


Pour les amateurs – et les éditeurs français – je me permets de signaler un livre indispensable : Steve McQueen, Portrait of an American Rebel de Marshall Terrill, la biographie la plus complète écrite sur lui. A bon entendeur…


Philippe Durant



Barry Feinstein, McQueen inédit, Prémium, 140 pages, 29,90 €, Octobre 2014

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