Hughes de la Taille : traités d’archéologie du fugace



 

Chaque œuvre de Hugues de la Taille se développe comme une séquence souvent urbaine et parfois intime. Il privilégie néanmoins la carte de la diversité en croisant diverses thématiques dans lesquelles l’humain demeure central : parfois sous forme de femme recluse parfois en passante baudelairienne (mais selon une modernité fidèle à note époque).


De telles peintures portent les marques d’amours, de  blessures et de joies. Le tout avec parfois une pointe d’humour, un clin  d’œil.


Hugues de La Taille fait de manière naturelle abattre les cartes de ceux ou celles qu’il  retient dans ses toiles. Surgit l’exotisme et le pittoresque du quotidien en ce qui devient des petits traités d’archéologie du fugace.


A  la tentation du raffiné l’artiste préfère l'épure où s’ébrouent les multiples avatars de nos désirs et de leur revers.  Il a compris qu’il ne faut jamais rechercher le prétendu marbre de l’identité mais sa terre friable : celle qui fait face dans le réel comme dans l’illusoire au sein d’un jeu de piste dont on connaît ni le point de départ ni celui d’arrivée.


Preuve que la peinture ne mène pas forcément où l’on pense accoster. Elle met une grâce dans les pesanteurs voire dans “ la laideur ” de la ville. Elle surgit de sa pénombre comme de ses lumières. Au milieu de la foule l’absence ou la solitude y est donnée comme présence absolue. L’artiste montre ainsi ce qu’on met longtemps à comprendre.


Jean-Paul Gavard-Perret


Hugues de la Taille, "A l'écoute du regard", Textes d'Anne Comtour, Nicole Hardouin, Michel Bénard, Claude Luézior, Editions les Deux Rives, 160 p.


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