Tom le plaisantin ou un barbare en Asie

 Tom de Pékin se garde bien - ici tout au moins - d'élever la voix par ses dessins. "A prendre le Sumo" est farci de réserves. Sous forme d'"austérité" qu'il ne cultive pas toujours l'artiste propose l'implicite plus que l'explicite. Le corps gay entouré de graisse est soumis, sous forme de combat, à un sentiment panthéiste dû à la chaleur et à la proximité des corps. Les "désirs" sont détournés : il s'agit de se montrer bon  élève…


Ce à quoi l'artiste ne s'habituera jamais. Mais il joue ici le roué ironique. Eros exclut les excès - sinon de zèle d’un désir détourné. Le plastron sur le ventre ne peut cacher qu'il y a  deux poids, deux mesures qui se conjuguent dans la litote. Preuve que même en amour il s'agit de suivre des prescriptions dont le créateur énumère complaisamment les codes. A tout pratiquant d'en faire bon usage.  C'est le moyen d'être en bonnes mains et soumis à des directions sûres. Dans ces 14 leçons l'amour l'adoration offre ses pentes fatales. Qui s'y laisse aller va loin.

 

Jean-Paul Gavard-Perret


Tom de Pékin, "A prendre le sumo", Editions Derrière la Salle de Bain, Rouen, 10 E.

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