Anne -Marie Jeanjean : une aussi longue absence

                   


 



La vocation d’Anne-Marie Jeanjean tient à sa volonté de détruire  ce qui s'agite à l'intérieur de l'histoire telle que les mâles l’ont écrite et veulent la préserver. De l'homme elle extrait le singe savant pour revendiquer de manière implicite le déboulonnage de la statue du commandeur.   Car l’homme n’aime rien : ce qui n’est pas le cas de la femme. Pour ne pas se tromper, sa Miss caresse du pareil, du même. Et qu’importe si face à sa "Tarentule" elle est vulnérable. Contre l’apathie elle cultive la tension et la tentation pour vivre l’éternité au jour le jour.


L'homme ne peut  plus se cramponner à la femme au détriment de cette dernière. Finis les préjudices : voici le chemin des délices et un haut degré d’affranchissement  là où l’écriture se dégage de ses miasmes par sa capacité à convertir le sujet aimé en tentation d'exister. Entre « copule et canicule », « follicule et globule » corps et esprit s'affranchissent de la vacuité et du cochon car tout n'y est pas bon. A ses agressions Miss Drac’Ula la rebelle préfère une « sang-suelle ». Apprendre à s'insurger revient donc à quitter le Diable plutôt que le tirer par la queue.


Jean-Paul Gavard-Perret


Anne-Marie Jeanjean, « Ainsi chantait Miss Drac’Ulla », Edilivre, Saint Denis, 13 E., 2016. »Stèles pour un signe », coll. Poètes des cinq continents », L’Harmattan, Paris, 13,50 E., 2016.

 



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