Paula Becker mise à nu
Avec elle la chair féminine et celle de la peinture prit une autre dimension ; une lumière nouvelle révéla le corps féminin jusque là fantomatique. Le corps féminin se dégagea de son refoulé. L’irrépressible qu’il contenait éclatait afin « du dedans » par effet de surface. Néanmoins l’œuvre ne put atteindre la reconnaissance qu’elle méritait. Soit on fit de l’œuvre un usage pervers, soit on l’occulta. D’où l’importance du livre de Maïa Brami. Il ouvre les yeux sur la force de l’œuvre et le désastre d’une vie trop courte. En dépit de leur échec « programmé », l’œuvre et la femme s’y redécouvrent avec amour, attention et intelligence. La rumeur de l’œuvre est là dans la rigueur d’une prose qui donne au travail de mémoire sa force et sa profondeur.
Jean-Paul Gavard-Perret
Maïa Brami, « Paula Becker la peinture faite femme », coll. Mémoire vive, Editions de l’Amandier, 144 p., 20 €, 2015.
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