Métro Z, les zombies à la sauce Fabien Clavel

Un attentat dans le métro parisien, bombes et gaz neurotoxique. Toute la zone des Halles sous embargo militaire total, rien ne filtre dans les média qui s'inquiètent. Les rescapés évacués vers une zone médicalisée. Mais personne ne descend chercher les éventuels survivants bloqués aux sous-sols... 

Emma se réveille après le choc. Première angoisse, son frère Natan a disparu. Il lui pourrit littéralement la vie depuis sa naissance, mais c'est un autiste, il absorbe toute l'émerge et tout l'amour de ses parents, si bien qu'elle espérait qu'il disparaisse. Mais là on ne joue plus, il a vraiment disparu ! Et seconde angoisse : les passagers du métro se sont transformés en créatures hagardes et capables d'une incroyable violence sitôt qu'on les bouscule ou qu'elles entendent du bruit. Des zombies ! 

Emma est au centre de cette aventure angoissante à souhait, d'autant plus qu'elle n'est pas en mesure de massacrer du zombie comme dans toute bonne série Z et doit se faufiler dans la fange, se cacher dans l'ombre effrayante et grouillante. Avec Natan et C-Byl, graffeuse venue faire ses œuvres sans savoir qu'elle s'enfonce en enfer, Emma devient comme une Orphée moderne prête à tout pour son petit frère, qu'elle aime si fort.

Comme l'a fait Thomas Gunzig avec le genre Slasher dans son roman jubilatoire 10 000 litres d'horreur pure, Fabien Clavel s'empare du genre "zombie" et l'adapte au lectorat de jeunes adolescents qu'il connait si bien pour en faire une parabole des relations humaines dans la société où le monstre n'est pas forcément celui qu'on croit. Huis-clos angoissant, Métro Z nous plonge dans un cauchemar terrible où l'on suit des personnages attachants — et une surprise pour les fans ! 

Loïc Di Stefano

Fabien Clavel, Métro Z, Rageot, "thriller", juin 2014, 224 pages, 9,90 eur

1 commentaire

Fabien Clavel est dans sa période zombies puisqu'il a sorti récemment l'évangile des cannibales chez actu sf. Et ça lui réussit