Fénelon : Biographie

Vie et œuvre de François de Salignac de La Mothe-Fénelon, dit Fénelon (1651-1715).

Prononcer le nom de Fénelon, c'est rappeler ce qu'il y a de plus suave et de plus harmonieux dans l'éloquence, de plus aimable dans la vertu, de plus persuasif dans le raisonnement.



François de Salignac de la Mothe-Fénelon vint au monde au château de Fénelon, en Périgord, le 6 août 1651. Dès l'âge de quinze ans, comme Bossuet, il émerveillait ceux qui entendaient ses essais de prédication. Il fit ses études théologiques à Saint-Sulpice, et songea à se consacrer aux missions du Canada. Sa mauvaise santé y mit obstacle, et le jeune prêtre fut chargé pendant dix ans de l'instruction des nouvelles catholiques. Dans l'exercice de cette fonction, il acquit l'expérience qui lui dicta son admirable Traité de l'Éducation des filles, Le Traité du ministère des Pasteurs, qui parut à cette époque, attira sur Fénelon l'attention du roi qui lui confia une mission en Poitou, et, peu après, le nomma précepteur du duc de Bourgogne, en 1689. Il s'adonna tout entier à cette œuvre difficile : en peu d'années, il transforma le naturel indomptable du, jeune prince, et dès lors s'établit entre Ie maître et son auguste élève, une de ces affections qu'aucun orage ne peut ébranler.

 

Appelé au siège de Cambrai en 1694, Fénelon eut bientôt à supporter la plus grande des épreuves dont fut abreuvée sa vie, sa discussion avec Bossuet au sujet du Quiétisme. Plus grand encore dans le malheur et la disgrâce qu'il ne l'avait été dans la faveur, Fénelon donna l'exemple d'une admirable soumission aux décisions de l'Église, et publia lui-même, dans la chaire de sa cathédrale, la sentence de Rome qui condamnait son ouvrage, les Maximes des Saints.

 

La mort prématurée de son royal élève porta le dernier coup au saint archevêque et brisa toutes ses espérances, comme celles de la France entière ; en l'apprenant, il s'écria : « Plus rien ne m'attache à la terre, tous mes liens sont rompus. » Il mourut en effet trois mois après.

 

Les principaux ouvrages de Fénelon sont : le Traité de l'Éducation des filles, les Dialogues des Morts, des Fables, les Aventures de Télémaque, ouvrage destiné à instruire le duc de Bourgogne sous des noms supposés, le Traité de l'Existence de Dieu, l'Examen de la conscience d'un roi, plus de cinq cents Lettres spirituelles, trois cents Lettres diverses, etc.

Le Cygne de Cambrai, ce mot caractérise Fénelon et indique le contraste entre lui et l'Aigle de Meaux [Bossuet]. C'est par le cœur surtout que diffèrent les deux rivaux. La sensibilité de Bossuet disparaît dans sa grandeur ; l'amour est l'âme de Fénelon, le foyer de son génie. Ce mot de la reine Marie Leczinska dépeint l'éloquence des deux grands orateurs : « M. de Bossuet prouve la religion, M. de Fénelon la fait aimer. »

 

[Histoire littéraire, imp. de L. Odieuvre, 1897]


» Œuvres de Fénelon 


 

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