Dialogues sur l’Éloquence de Fénelon : Résumé


Résumé : Dialogues sur l’Éloquence de Fénelon (1718)

 

Cet ouvrage ne renferme que trois dialogues dans lesquels Fénelon a imité la manière de Platon. Il se contente de distinguer ses interlocuteurs par les lettres A, B, C, ce qui diminue évidemment l’intérêt que la discussion aurait eue si, au lieu de personnages abstraits, l’auteur avait mis en scène des personnages réels.

 

L’occasion de l’entretien est la critique d’un sermon où un prédicateur s’est montré plutôt bel esprit qu’orateur par le choix de son texte et par les divisions artificielles qu’il y a établies.

 

Dans les deux premiers dialogues, l’auteur traite de l’éloquence en général, de son but, de ses principes, de ses moyens et de ses régies. Le troisième est particulièrement consacré à l’éloquence religieuse.

 

En exposant dans ce travail ses idées sur l’éloquence de la chaire, Fénelon s’était proposé de rechercher la méthode la plus sûre et la plus utile pour recueillir tous les fruits de la prédication. Il pense que les prédicateurs ne doivent pas composer des discours qui aient besoin d’être appris par cœur. « Considérez, dit-il, tous les avantages qu’apporte dans la tribune sacrée un homme qui n’apprend point par cœur. Il se possède, les choses coulent de source : ses expressions sont vives et pleines de mouvement. La chaleur même qui l’anime lui fait trouver des figures qu’il n’aurait pu trouver dans son étude. L’action ajoute une nouvelle vivacité à la parole ; ce qu’on trouve dans la chaleur de l’action est autrement sensible et naturel ; il a un air négligé et ne sent plus l’art. » Fénelon ajoute qu’une telle manière de prêcher suppose une méditation sérieuse et approfondie de son sujet, de la force de raisonnement et des connaissances acquises par la lecture des grands modèles.

 

Le célèbre orateur s’oppose aux divisions en trois points et aux subdivisions généralement adoptées dans les sermons. Cet ordre est arbitraire et nuisible à l’effet du dis cours. Il blâme aussi l’usage assez moderne de fonder un sermon sur un texte isolé et il recommande aux prédicateurs de prêcher souvent et de faire des sermons courts.

 

Ces principes ont paru fort judicieux à l’abbé Maury et l’on peut dire avec lui des Dialogues, « qu’on doit les regarder comme le meilleur livre didactique pour les prédicateurs, et que toutes les règles de l’art y sont fondées sur le bon sens et sur la nature. Ces préceptes sont réduits à un petit nombre de conseils tirés d’une expérience personnelle : étudier les Saintes-Écritures et les pères de l’Église ; éviter toute recherche de style ; dédaigner toute prétention d’effets oratoires et par ler autant que possible d’abondance. »

 

 

[D’après Daniel Bonnefon. Les écrivains célèbres de la France, ou Histoire de la littérature française depuis l'origine de la langue jusqu'au XIXe siècle (7e éd.), 1895, Paris, Librairie Fischbacher.]

 

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