"L'été slovène" de Clément Bénech - ou la nouvelle toile de fond du "je t'aime, moi non plus".

« Un titre, un voyage », écrivait Roger Martin du Gard. L’Europe de l’Est, c’est le décor qu’a choisi Clément Bénech pour y envoyer sa paire d’amoureux vérifier si leur ljubezen (amour en slovène) pouvait y résonner. Comme si le soleil et l’amour n’étaient plus les ingrédients indispensables d’un roman à succès

 A croire que quelque chose sonnait faux en murmurant « Elena et Clément », « Clément et Elena ». Il était une fois deux anti-héros qui décidèrent de partir en voiture en terre slovène, reconquérir l’amour qui leur faisait défaut, pour autant que celui-ci existât encore. Un départ presque banal. Et même si dès la première page l’air lourd donne le ton du voyage, une irrésistible envie de croire en ce jeune couple gagne le lecteur, entre naïveté des retrouvailles et sadomasochisme de la rupture. Un séjour de tous les possibles où rien ne se passera comme prévu, car, pêle-mêle, la traversée à la nage d’un lac gelé, la découverte des clichés d’un pédophile, l’accrochage avec une bretelle d’autoroute, la nuit à la belle dans un parc ne faisaient pas partie du cahier des charges. Si en apparence rien ne semble pouvoir entamer l’enthousiasme du jeune héros, les péripéties qu’ils traverseront achèveront de révéler la disparité de leurs caractères.


Il est rare d’adhérer totalement à une œuvre écrite ; de ressentir pleinement l’atmosphère au point d’en deviner le ton de la prochaine réplique, d’être conquis par la personnalité des deux héros, diamétralement opposés –et pas seulement à cause de leur sexe comme l’auteur se plairait à le faire remarquer au moins loquace ou au plus ouvert d’entre nous- mais complémentaires comme les deux facettes d’une même nature. Car c’est là tout le talent de Clément Bénech, jeune auteur à succès dont c’est le quatrième roman à 22 ans seulement. Confronter les deux points de vue d’une même idée en distillant çà et là quelques réflexions d’une grande justesse  qu’on oserait presque ressortir in extenso le moment venu, citant le romancier lui-même. Ainsi de cette immortelle question « Pourquoi tu m’aimes ? » à laquelle l’auteur répond qu’établir une liste des attraits que représente l’autre à ses yeux rimerait avec la fin de l’idylle même car l’amour, pour aveugle et irrationnel qu’il soit, se passe de cases –ce qu’aurait pourtant souhaité Elena- avant de couper court à leur discussion pour mieux laisser le lecteur en proie à un véritable débat intérieur. Plus qu’un roman, le premier publié de Clément Bénech, est un guide pour les amants en mal d’amour ; la plus drôle, touchante, épique, sensuelle, poignante façon de rompre en Slovénie, car on en oublierait presque le cadre tant le jeu de l’auteur nous transporte. Oui, Clément Bénech joue avec les mots dans ce chef d’œuvre comme sur son blog humoétique, depuis les années collège déjà.


Artiste à suivre, que vous ayez un compte Twitter ou non.


Camille Pelpel


Clément Bénech, L'été slovène, Flammarion, mars 2013, 14 eur

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4 commentaires

anonymous

Chez d'oeuvre faudrait pas déconner non plus. C'est certes "rafraichissant" mais pour qui est habitué à des lectures plus stylisées et profondes, on ressortira quasiment indifférent après ces quelques maigres 150 pages de formes et de contenus. Surtout quand l'histoire, déjà clichée en soi, souffre d'un rythme poussif et à l'écriture encore en pleine mutation, comme si certains passages relevaient de la littérature encore en gestation et d'autres à un simulacre d'adolescent. Inégal, chiant, inintéressant pour les connaisseurs, et très sommaire, je crois qu'il faudrait arrêter aux jeunes de 20 piges d'écrire quand ceux-ci dans leurs têtes restent encore de pauvres adolescents inexpérimentés.

anonymous

Cher Anonymus,
C'est quoi un "Chez d’œuvre" ?
Et ce verbiage...
Vous perdez votre crédibilité, enfin !!...

Ce livre n'est effectivement pas un chef d'oeuvre, faudrait pas pousser ; on en est très loin. C'est vide, creux, sans intérêt, l'écriture est assez sommaire, le vocabulaire assez maigre. On se demande comment un tel ouvrage est pu passer un comité de lecture... 

Ce livre n'est effectivement pas un chef d'oeuvre, faudrait pas pousser ; on en est très loin. C'est vide, creux, sans intérêt, l'écriture est assez sommaire, le vocabulaire assez maigre. On se demande comment un tel ouvrage ait pu passer un comité de lecture...