Ignatius, un bel élan qui s’étire et s’étiole.

En principe, on est aux Etats-Unis, dans les années 1960 ; mais peu d’éléments permettent de situer précisément les scènes. On fait la connaissance d’Ignatius, personnage vaguement nihiliste, désengagé, sans projet, mais prêt à défendre une vision apaisée des rapports humains. Confronté aux menus écueils de l’existence, il échoue consciencieusement à trouver une place idoine. Aux épisodes de ce qui constitue la trame principale de la pièce, des extraits de Dostoïevski, de Nietzsche sont adjoints, introduisant un décalage et donnant une certaine profondeur au propos. L’ensemble, qui se révèle enlevé et dynamique, trouve son ressort dans sa spontanéité et la vitalité des comédiens, qui portent avec un bel enthousiasme tous les textes, même les plus difficiles.


Dans un décor de fortune, le spectacle est fait de bouts de chandelles et revendique son obédience, les répliques et les scènes sont enjouées, animées de l’engouement de la modestie, de la simplicité et du désespoir. On assiste à une représentation éclectique et hétéroclite, qui s’amuse de ses propres caractères. C’est désarmant de bonhommie ; on assiste à des chorégraphies ridicules, à de jolis tableaux éphémères qui doivent beaucoup à l’ingénuité de la troupe. Un propos militant, mais fragile, qui finit par apparaître long, tant les insertions ne sont reliées que de façon ténue au fil conducteur. A force d’enchaîner les passages hétérogènes, la démarche perd sa pétulance initiale et paraît s’accomplir à terme en complaisance à l’égard des textes.


Christophe Giolito




d’après La Conjuration des Imbéciles de John Kennedy Toole

Aurore de Friedrich Nietzsche, L’Idiot de Fedor Dostoïevski,

Cervantès, Fernand Raynaud, Lucrèce.

Création du Théâtre du Voyageur
Textes et mises en scène Chantal Melior



Avec
Ignatius : François Louis ; Madame Reilly : Véronique Blasek ; Myrna : Joanne Allan ; Santa, Gonella Adolfo, Gonellina : Lilas Nagoya ; Watson, Clyde, Claude : Florian Pellissier ; Georges, Quichottin : Mathilde Papin
Darlène, le Patron, un Fou : Nina-Paloma Polly ; Lana Lee, L’ouvrier : Ariane Lacquement ; Jones, Gonzales : David Cami de Baix ; Mancuso, L’Idiot : Thomas Favre



Lumières Michel Chauvot ; Direction Musicale Carol Lipkind, Florian Pellissier ; Chorégraphie Ariane Lacquement ; Décors Marine Porque ; Costumes Françoise Quérard.

Au théâtre de la Cartoucherie,

Route du champ de manœuvre, 75012 Paris.

Représentations : du mercredi au samedi à 20h, le dimanche à 15h30.

Ignatius : du 7 au 11 mai ; du 21 au 25 mai ; du 4 au 8 juin
Avec Les nomades : les dimanches 18 mai, 1er et 15 juin

Tarifs :
. Un épisode : Plein tarif 22 € | Tarif réduit 15 €, (Collectivités, étudiants - de 26 ans, demandeurs d’emploi) | Tarif scolaire 10 €
. Intégrales Plein tarif 36 € | Tarif réduit 25 € | Tarif scolaire 15 €

Location : 0145357837 | 0661569760 (Ignatius | Les Nomades)

ou sur www.theatre-du-voyageur.com


Création 2010

Des idiots et des fous au Théâtre du Voyageur - En 2013, Ignatius au Studio Théâtre d’Asnières.

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